Où iront nos aînés ? - L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007

 

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La pyramide des âges risque de déséquilibrer certaines régions.

L'impact de l'évolution démographique et plus particulièrement du vieillissement de la population d'ici 2030 sur les activités et les territoires est l'un des axes de réflexion prioritaire de la délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact) depuis 2004.

migrations

Sylvie Esparre, directrice de la Diact, a exposé lors des rencontres parlementaires sur le grand âge le 24 janvier quelques scénarios envisageables, liant notamment le vieillissement de la population, les régions (voir carte) et les besoins en soins.

L'évolution du nombre de retraités entre 2000 et 2005 a déjà montré des mouvements croissants de migration des personnes âgées de 60 ans et plus vers des régions comme l'ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire). Les prévisions permettent d'envisager d'ici 2030 un « déplacement massif de ces personnes le long du littoral de la France, de la Bretagne du Nord à la Méditerranée ». La carte ci-dessus montre plus précisément que les régions de Normandie, Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne et Bourgogne, sont celles dont le rapport du nombre de personnes de plus de 60 ans pour un actif sera le plus élevé, avec 0,75 à 0,8 personne de plus de 60 ans pour un actif. Au contraire, le Nord-Pas-de-Calais, l'Île-de-France, l'Alsace et Rhône-Alpes devraient rester les régions les plus jeunes en 2030, avec un rapport de 0,43 à 0,61 personne de plus de 60 ans pour un actif.

déséquilibre

La structure d'âge de la population va se trouver peu à peu modifiée par son vieillissement, dû à une augmentation de l'espérance de vie et au vieillissement de la génération des baby-boomers, nés après les années 1940, tandis que le nombre de personnes âgées de 15 à 24 ans va diminuer. Cette évolution risque d'engendrer - si rien n'est fait d'ici là - un déséquilibre du système actuel basé sur la redistribution et sur l'ensemble des services relatifs aux personnes âgées. Les régions à taux de dépendance élevé devraient s'organiser en tenant compte des enjeux que représentent les personnes âgées.

Une adaptation urgente

« Les urbanistes et les architectes n'ont pas anticipé ces tendances, or les aménagements urbains et à domicile devront s'adapter à cette population âgée et dépendante, affirme Sylvie Esparre. Des pôles de qualité et de services qui auront intégré les besoins spécifiques des seniors constituent pour certains les vrais enjeux de demain. » De surcroît, comment faire pour contrecarrer les départs à la retraite de catégories de personnels qui seront encore plus demandées demain, telles que les aides à domicile, les aides-soignantes et les infirmières ? Stéphane Le Bouler, chargé de mission au centre d'analyse stratégique sur le rapport Prospective des équipements et de services pour les personnes âgées dépendantes, estime que crédibiliser un scénario de soutien à domicile revient à minorer la croissance potentielle des places en établissement tout en faisant une large place à l'accueil temporaire. Mais en contrepartie, il apparaît indispensable d'anticiper une augmentation des places de Ssiad dont les effectifs devraient passer de 81 900 à 229 000 places d'ici 2025. C.I.