Vers la coercition ? - L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007

 

Infections nosocomiales

Actualités

Partenaires de soins

Les comportements de certains soignants sont mis à l'index.

L'association de lutte contre les infections nosocomiales (Lien) a organisé les 8 et 9 février une série de débats au Palais des congrès de Paris. Ces états généraux ont regroupé professionnels de santé, associations de patients, victimes et institutionnels. Ils se sont déroulés sous le patronage du ministère de la Santé et des Solidarités, avec un comité scientifique présidé par le Pr Gilles Beaucaire, président du Comité technique national des infections nosocomiales et des infections liées aux soins (Ctinils).

témoignages

Le Lien a souhaité que les infections nosocomiales deviennent un enjeu de santé publique. Près de 750 000 personnes sont touchées en France chaque année. 4 000 en meurent... Rappelons aussi que plus de 24 millions de séjours ont été réalisés en 2005 par les établissements de santé en France métropolitaine(1).

« Les mentalités changent, les pratiques aussi, selon Xavier Bertrand, venu clôturer les états généraux le 9 février. Les premiers résultats d'Icalin 2005 montrent une progression du nombre d'établissements mieux classés : + 21 % en classe A et + 9 % en classe B. »

Les débats ne se sont toutefois pas bornés à des rappels de recommandations (près de 200), de règlements et de statistiques. Les témoignages de victimes ont replacé les débats à la hauteur de l'humain. Et des professionnels de santé ont souligné que les comportements ne sont pas toujours satisfaisants. Le chirurgien orthopédiste Patrick Mamoudy, de l'hôpital La Croix-Saint-Simon, a témoigné de son vécu quotidien. « Nous ne devons pas aboutir à une sécurité de papier, a souhaité le chirurgien. Nous devons changer nos comportements. Tous les jours dans le service où j'exerce, j'"attrape" un soignant qui ne suit pas les consignes d'hygiène. »

vigilants

Martine Reiss, directrice d'école d'infirmière de bloc opératoire à Colmar et ex-présidente de l'association des écoles d'Ibode a aussi mis l'accent sur le non-respect par les professionnels de santé des consignes. « L'humain n'est pas un robot, certes... Mais nous devons être vigilants au quotidien. Au cours de mes nombreuses visites dans les blocs, je remarque que la mise des gants, la mise de la tenue, la manipulation du masque ne sont pas faites correctement... » Alain-Michel Ceretti a interpellé les professionnels de santé : « l'hygiène est une chaîne. Les comportements irresponsables doivent être punis. Êtes-vous prêts à aller vers la coercition ? »

1- Selon l'étude de la Drees publiée en décembre.