Sevrage des opiacés - L'Infirmière Magazine n° 228 du 01/06/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 228 du 01/06/2007

 

addictologie

Modes opératoires

DÉFINITION

Le sevrage est un arrêt des consommations soutenu par un traitement lié à la douleur, à l'anxiété et aux désordres biologiques. La cure de sevrage n'est pas seulement un acte médical technique, mais également une période où le patient se pose afin d'entamer une réflexion sur ses consommations et de prendre conscience de ses nuisances.

OBJECTIFS

La prescription médicamenteuse vise à éviter les souffrances physiques de l'état de manque, à rétablir les rythmes physiologiques dont le sommeil, afin que l'arrêt des prises soit confortable pour le patient.

Le sevrage ne doit en aucun cas être une décision précipitée, surtout en présence d'une pathologie somatique (qui est l'indication type de la substitution) : une évaluation préalable est nécessaire, un projet concernant la période de l'après-sevrage doit absolument exister, au risque d'une rechute très précoce et dangereuse.

CONTRAT D'HOSPITALISATION POUR SEVRAGE

Le contrat est lu par le patient avec le médecin. Si le patient accepte le cadre contenant de l'hospitalisation, il signe le contrat, ce qui lui permet d'être actif dans la démarche et d'adhérer au règlement parfois difficile à supporter.

Quand le patient hésite dans sa décision d'hospitalisation, l'infirmière peut revoir avec lui les points du règlement qui lui posent problème.

Si le patient ne se résout pas à accepter ce contrat, il est préférable de lui proposer un sevrage ambulatoire. Dans ce cas, il faut prévoir une consultation quotidienne dès les premiers jours afin de surveiller l'évolution et réévaluer le traitement au fur et à mesure de l'état du patient.

RECOMMANDATIONS

- Informer le patient sur les traitements (antispasmodique, anti-hypertenseur, antalgique, antiémétique, antidiarrhéique, anxiolytique, hypnotique) ;

- Surveiller la tension artérielle (ex : le Catapressan® peut entraîner une hypotension) ;

- Évaluer la douleur, l'anxiété, les troubles digestifs, les signes de manque et en référer au médecin ;

- Instaurer un climat de confiance. Ne dire au patient que l'on repassera tel ou tel jour que si on est sûr de pouvoir le faire ;

- Le rassurer, comme un autre malade ;

- Ne pas juger le patient ni adopter un comportement ou un discours susceptible d'être mal interprété ;

- L'écouter : le patient peut avoir plein de choses à dire, être énervé et confus ;

- Utiliser la reformulation : renvoyer au malade ce qu'il a dit, comme il l'a dit. L'infirmière peut aussi lui faire préciser sa demande. Si le patient le souhaite, ou le nécessite, lui proposer la visite de la psychologue ou du travailleur social (lire pp. XVI et XVII) ;

- Maintenir les règles établies lors du contrat ;

- Ne pas discréditer les décisions du médecin et des soignants référents devant le patient ;

- Élaborer un travail d'éducation sur le sommeil, l'hygiène dentaire et cutanée, et l'alimentation.

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