Bien négocier votre salaire
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Mieux vivre
Pas toujours facile de parler d'argent lors du premier entretien. Pourtant le salaire est le premier facteur de motivation au travail. Avec un peu de préparation, on peut aborder cette question en toute sérénité.
préparer son entretien
Combien valez-vous ? C'est la première question à vous poser. Votre valeur est le fruit de votre rencontre avec l'entreprise. Celle-ci a des besoins, vous aussi. Sachez donc vous poser les bonnes questions. Quel est l'état du marché ? (certaines régions manquent cruellement de telle ou telle spécialité, si vous la possédez, vous êtes en position de force). Quelle est la situation financière de l'hôpital qui vous accueille ? Quelle plus-value apporterez-vous au service ? (l'expérience dans une équipe de jeunes diplômées, la motivation et la fraîcheur dans une équipe en fin de carrière...)
quand faut-il en parler ?
Certainement pas au début de l'entretien. Le salaire est là pour rétribuer votre travail, c'est donc sur le poste qu'il faut se concentrer. Exposez vos objectifs, vos motivations, vos qualités, les résultats obtenus par le passé... Ce n'est qu'après cette démonstration que vient le moment de parler de votre rémunération. Et encore, mieux vaut attendre que la question vous soit posée.
de quoi faut-il parler ?
Annuel ou mensuel ? Discutez du salaire mensuel, évitez de vous embrouiller dans les gros chiffres. Mais attention : le salaire mensuel ne comprend pas toute la rémunération. Il reste aussi à aborder la question du treizième mois, des primes, etc.
Brut ou net ? L'essentiel est de le préciser pour être sûr de parler de la même chose, afin d'éviter les mauvaises surprises. Il est préférable de négocier un salaire brut (c'est-à-dire avant la déduction des cotisations sociales, soit environ 20 %). Vous vous placez ainsi à la hauteur de l'employeur et vous ne donnez pas l'impression de ne penser qu'au montant qui sera viré sur votre compte à la fin du mois.
Quel chiffre annoncer ? Pas la peine de dégainer les virgules, l'idéal est de donner une fourchette de prix, c'est-à-dire deux chiffres entre lesquels se trouve le salaire que vous souhaitez. Vous montrez ainsi que vous êtes ouvert à la négociation et laissez une marge de manoeuvre à l'employeur.
Les augmentations : n'oubliez pas de parler d'avenir. Allez-vous être augmenté ? Quand ? Si vous parvenez à un accord, faites-le formaliser par écrit.
nos conseils
Dans le privé aussi, les salaires sont alignés sur des grilles, fixées par la convention collective de l'établissement. À l'embauche, les infirmières du public gagnent plus que dans le privé (+ 6 %) et le salaire est quasi identique après cinq ans d'exercice. Le salaire brut d'embauche d'une infirmière dans le public tourne autour de 1 500 euros pour atteindre 2 200 euros en fin de carrière, contre près de 3 000 euros pour une cadre supérieure de santé au même niveau (8e échelon). Une Ibode commence sa carrière à 1 550 euros et la termine à 2 320 euros, voire 2 600 euros en classe supérieure. Une Iade sera payée 1 660 euros à ses débuts et 2 460 euros au 8e échelon. Si elle est en classe supérieure, elle touchera 2 740 euros à l'approche de la retraite.
Source : ministère de la Santé.
En savoir plus
Dans le public, grilles de salaires obligent, pas de négociation possible. Mais il n'y a pas que le salaire qui compte : inventaire des éléments qu'il ne faut surtout pas négliger.
> L'ÉCHELON
Faites reprendre votre ancienneté dès votre arrivée afin de commencer directement à un échelon supérieur... avec le salaire correspondant.
> LA SURPRIME
À négocier lors de l'entretien annuel. Faites valoir vos qualités et ce que vous apportez au service pour obtenir une prime conséquente.
> TEMPS ADDITIONNEL
Il faut discuter des heures supplémentaires et des astreintes dès l'embauche. Si les prix ne sont pas forcément négociables, il faut définir les conditions de leur exercice (remboursement des frais de taxis par exemple).
> AVANTAGES
Intéressez-vous aux avantages que propose la structure pour laquelle vous postulez. Pour les jeunes diplômées, l'AP-HP dispose de 150 studios à 150 euros. Un bon coup de pouce pour celles qui s'installent.
> L'ÉVOLUTION
La fonction publique n'offre pas toujours les salaires du privé, mais la possibilité d'évoluer au cours de sa carrière et de faire financer sa formation peut s'avérer très intéressante à long terme.