L'épidémie de gale jugulée - L'Infirmière Magazine n° 231 du 01/10/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 231 du 01/10/2007

 

Ville-Evrard

Actualités

Santé

Douze membres du personnel ont été touchés par la gale dans un HP.

La psy, un secteur préservé des infections ? Faux ! Une épidémie de gale a touché l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, en août. Partie d'un patient, elle a touché treize membres du personnel et un enfant. Le premier cas de cette épidémie a été diagnostiqué le 22 août chez un jeune patient. Le diagnostic n'a pas été immédiat : « Il avait déjà des problèmes de dermatose provoquant des démangeaisons, précise le docteur Djéa Saravane, président du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) de l'établissement. Un dermatologue l'avait examiné en mai, mais ce n'était pas la gale. » Un nouvel examen révèle cette fois-ci une gale norvégienne.

Plus rare mais aussi plus contagieuse que la gale classique, la gale norvégienne touche essentiellement des sujets immunodéprimés et fragilisés. Elle se rencontre donc assez souvent dans les maisons de retraite, moins dans les hôpitaux psychiatriques.

cellule de crise

Une fois le diagnostic établi, une cellule de crise est mise en place pour juguler l'épidémie. Douze membres du personnel et un enfant d'un an, placé à la crèche, sont touchés. Le service où se trouvait le patient-source est fermé pendant vingt-quatre heures et désinfecté avec un anti-parasitaire. Même procédure, pendant quarante-huit heures, à la crèche de l'établissement. Toutes les personnes touchées ont été traitées et le protocole du Clin va même plus loin : un traitement préventif est administré aux personnes ayant simplement été en contact avec les personnes infectées. Au total, 123 personnes ont pris des comprimés de Stromectol®. Literie et linge sont lavés à 60°C, température à laquelle ne résistent pas les parasites.

l'enquête continue

Deux semaines plus tard, les nouveaux tests sont bons : « Il n'y avait pas de positivité, que ce soit au scotch-test pour détecter les oeufs, ou à celui à l'encre de Chine. L'épidémie a été jugulée rapidement », se réjouit le docteur Saravane. La cellule de crise est dissoute, mais l'enquête continue pour chercher la cause de l'épidémie : « Ici, c'est un peu compliqué, car c'est sur une personne qui n'est jamais sortie de l'établissement. Il s'agit de savoir qui lui a rendu visite. »