Soigner sans chirurgie - L'Infirmière Magazine n° 231 du 01/10/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 231 du 01/10/2007

 

Cancer

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Santé

La photothérapie dynamique et la cryothérapie seraient des techniques alternatives efficaces pour soigner certains cancers.

Chez certains patients atteints de cancers de bon pronostic, la photothérapie dynamique (PDT, traitement par application d'un photosensibilisant puis destruction des cellules tumorales par une activation lumineuse) et la cryothérapie (traitement par congélation rapide via l'utilisation d'un cryogène tel l'azote liquide) peuvent être des alternatives efficaces.

Ces techniques sont déjà utilisées en Norvège. En France, seule l'équipe de dermatologie du Pr Nicole Basset-Seguin de l'hôpital Saint-Louis de Paris pratique la PDT, depuis 1999.

dosage précis

Pour mettre en oeuvre ces deux techniques non chirurgicales, les infirmières doivent être formées. La PDT se fait en trois temps : l'application de la crème qui contient le photosensibilisant (Metvixia®), puis l'occlusion de la lésion pendant trois heures, et enfin, l'exposition de la lésion à une lumière dont la longueur d'ondes est adaptée au produit photosensibilisant, pendant sept minutes et trente secondes en moyenne.

La cryothérapie s'apparente au traitement des verrues en dermatologie. La technique est rapide, peu coûteuse et adaptée aux personnes âgées atteintes de carcinomes basocellulaires surperficiels. Il suffit d'appliquer un coton-tige imbibé d'azote sur la lésion superficielle. Le procédé est toutefois douloureux pour les patients, qui ne subissent d'anesthésie locale que dans le cas de la cryochirurgie, où la congélation se fait en profondeur.

Le rôle infirmier reste déterminant

« Pourquoi moi ? » est une question récurrente chez les patients atteints de cancers. Mais Dominique Polydore, infirmière libérale à Paris, le constate régulièrement : ses patients se la posent moins lorsqu'ils sont atteints de cancers de la peau. « Chez ces personnes, il y a moins de sentiment de culpabilité. C'est l'évolution d'un grain de beauté, quelque chose qu'elles avaient déjà avant, qu'elles voyaient. »

Des progrès sont réalisés dans l'arsenal des médicaments qui traitent les cancers cutanés, mais l'accompagnement reste un élément clé, réaffirmé dans la mesure 40 du plan Cancer. Les infirmières suivent le patient après l'annonce, avant l'opération si elle est nécessaire et pour parler, à tout moment, de rechute éventuelle.

« L'événement n'est pas traumatique pour soi mais pour le patient dans sa vie », souligne Luce Domingo, psychologue clinicienne à l'Institut Claudius-Regaud de Toulouse. D'où la nécessité de travailler au cas par cas. L'annonce du cancer provoque toujours un choc mais certains patients choisissent de protéger leur famille en taisant leur maladie. D'autres sont au contraire surprotégés par leur famille, encline à s'ingérer dans le suivi médical. Entre les familles, le patient et le chirurgien, l'infirmière joue un rôle à part entière dans la thérapie des cancers cutanés.

A.B.