Après le DE, qui dit mieux ? - L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007

 

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Le « diplôme d'État » remplace le « diplôme professionnel » d'aide-soignante. Symbolique, cette reconnaissance ouvre des perspectives.

Un « diplôme d'État » à la place du « diplôme professionnel ». Pour les aides-soignantes, les auxiliaires de puéricultrice et les ambulanciers, le changement est symbolique, mais a son importance. « Concrètement, ça ne change rien du tout, mais c'est quand même une reconnaissance, comme pour les autres professions médicales et paramédicales, souligne Bernadette Caron, présidente de la Fédération nationale des associations d'aides-soignantes (Fnaas). On l'attendait depuis une dizaine d'années. » Un premier pas vers une revalorisation plus consistante ? « Maintenant, on veut un décret de compétence, pour faire reconnaître nos actes et pour pouvoir nous établir en libéral. »

« pas question ! »

Cette question est autrement plus sensible : « Le diplôme d'État pour les aides-soignantes, la majorité des infirmières est pour, affirme Élisabeth Maylie, de l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil). Les aides-soignantes ont raison de se battre pour défendre leur profession. Par contre, il n'est pas question qu'elles puissent s'installer en libéral : elles doivent rester sous la tutelle des infirmières. »

L'Onsil est partagée sur la question : « Certaines libérales aimeraient pouvoir s'établir en binôme avec une aide-soignante, sans devoir passer par un service de soins infirmiers à domicile. » Annick Touba, du Syndicat national des infirmières et des infirmiers libéraux, est plus radicale : « Dans l'état actuel de leur formation, ça ne serait pas sécurisant pour les patients. Elles doivent être encadrées par des infirmières. Après, on pourrait imaginer de lâcher du lest du côté des aides-soignantes, si les médecins en lâchaient vers nous. »

Cette concurrence potentielle avec les infirmières, la Fnaas en a conscience : « Il y aura un manque à gagner pour elles : une toilette, c'est plus onéreux qu'une prise de sang. »

En 2003, Léonce Deprez, alors député (UMP) du Pas-de-Calais et maire du Touquet, avait introduit un amendement qui ouvrait le statut libéral aux aides-soignantes. « On avait dû abandonner. Les infirmières étaient venues me voir dans ma mairie, et avaient exprimé une inquiétude. Je pense que cette crainte n'est pas justifiée. Il ne s'agit pas de créer un conflit entre infirmières et aides-soignantes. »

« manoeuvre »

Si elles veulent s'établir en libéral, les aides-soignantes devront se battre. Le syndicat Sud santé-sociaux a déjà émis des doutes sur le diplôme d'État : « Ce DE [...] semble bien n'être qu'une manoeuvre pour faire taire les revendications de reconnaissance professionnelle. » Le syndicat attend plutôt des avancées sur les salaires, rappelant qu'en début de carrière, une aide-soignante ne gagne que 11 euros de plus que le Smic.

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