Conversations de Salon - L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007

 

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En visite au Salon infirmier, Roselyne Bachelot n'a rien dit de neuf, sans être trop chahutée pour autant.

Pas moins de 48 672 entrées sur trois jours, 210 exposants aussi divers que l'AP-HP, Ron l'infirmier et les laboratoires pharmaceutiques... Question fréquentation, le Salon infirmier n'a pas démérité lors de son édition anniversaire. Sur le fond, la visite de Roselyne Bachelot a suscité plus de questions que de réponses. Au sujet du LMD notamment, sujet sensible du Salon infirmier : poliment accueillie par les étudiants, la ministre a simplement répété que leur demande était « légitime », sans donner beaucoup de précisions.

« Cette réforme, a indiqué Roselyne Bachelot, aura des conséquences sur les études paramédicales, sur l'adéquation entre les études et le métier, sur la promotion professionnelle, sur la durée du temps de travail, sur l'âge du départ à la retraite. » Et les salaires ? « J'espère que c'est un oubli, réagit Christian Camou, président du Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec). La réforme implique que les infirmières entrent dans la catégorie A, et à ce titre, il doit obligatoirement y avoir une revalorisation salariale. »

« contreparties »

Le 16 octobre, lors de son discours sur l'hôpital, Nicolas Sarkozy s'était dit favorable à une « revalorisation de la condition infirmière », précisant qu'elle aurait des « contreparties » sur l'âge de la retraite et la gestion du temps de travail.

Roselyne Bachelot n'a pas non plus voulu s'étendre sur la délégation de compétences. « Il convient de poursuivre la réflexion », a-t-elle éludé. Quelques heures avant son intervention, la ministre avait pourtant rencontré Yvon Berland, auteur du rapport sur le transfert de tâches et de compétences entre professions de santé.

« rien à voir ! »

Seule annonce consentie aux participants : un infirmier libéral et une directrice de soins participeront aux travaux de la commission Larcher sur les missions de l'hôpital, voulue par le chef de l'État.

Questionnée par les journalistes, Roselyne Bachelot a aussi refusé de répondre sur la grève des internes et sur l'amendement « ADN » à la loi sur l'immigration. « Ces sujets n'ont rien à voir avec le Salon infirmier », a esquivé la ministre.

Pendant toute la durée du Salon, la CGT a distribué des tracts pour rappeler son hostilité à l'ordre infirmier : « Nous ne voulons pas payer pour travailler. Non aux ordres professionnels ! » Mais dans le discours des organisateurs, les propos étaient nettement plus obligeants : « Personne ne comprendrait que je n'évoque pas les difficultés de nos conditions de travail. [...] Mais nous savons quel investissement en temps, en finance, en pratique et en efficacité il a fallu à vos services [pour organiser les élections de l'ordre infirmier] », s'est exclamée Michelle Bressand, directrice pédagogique du Salon infirmier, et par ailleurs conseillère municipale (UMP) du XIXe arrondissement de Paris. Avant de conclure : « Nous sommes souvent irrévérencieuses, il faut aussi savoir reconnaître ce qui est fait ! »