dermatologie
Modes opératoires
Réaliser des soins antiseptiques pour permettre la cicatrisation d'une perte de substance cutanée, épidermique, dermique, importante, qui ne présente pas de tendance à la cicatrisation spontanée.
- Gants à usage unique ;
- Gants stériles (ou pinces) ;
- Compresses stériles ;
- Champ stérile ;
- Sérum physiologique ou antiseptique ;
- Bistouri (ou curette) stérile ;
- Pansement gras, pansement hydrocolloïde ;
- Pansement occlusif.
- Administrer un antalgique majeur (sur prescription) dix minutes avant le pansement si le soin est hyperalgique (Xylocaïne® en gel ou spray, Temgésic®, etc.).
- Enlever le pansement souillé avec des gants à usage unique et jeter le tout ; si le pansement est très adhérent à la plaie, l'arroser largement avec du sérum physiologique ou de l'eau stérile afin de le retirer sans douleur pour le patient.
- Se relaver les mains.
- Préparer le matériel stérile nécessaire au pansement.
- Ouvrir le champ stérile et le poser sur le lit.
- Installer la jambe du patient sur ce champ, de façon confortable, le soin étant souvent long.
- Enfiler des gants stériles.
- Désinfecter la plaie avec des compresses stériles imbibées de sérum physiologique ou selon le protocole du service, avec un antiseptique non agressif : Septivon®, acide borique..., et procéder à un nouveau nettoyage soigneux.
- Effectuer, au moyen d'un bistouri, une détersion du fond de l'ulcère jusqu'à la peau saine. Éliminer ensuite l'enduit fibrineux, les débris nécrotiques ou purulents éventuels qui entravent le bourgeonnement.
- Les pansements à base de dextran polymérisé (Débrisan®) peuvent également être employés pour l'absorption des débris ; cependant, ils ne dispensent pas de la détersion manuelle ; ils sont à changer tous les deux ou trois jours. Autres pansements possibles : les xerogels, le charbon actif (de type Actisorb®), les mousses polyuréthane (de type Tielle®).
- Appliquer un corps gras (tulle gras, vaseline officinale, etc.) qui permet la prolifération des cellules du derme et favorise le bourgeonnement ; de plus, il facilite l'ablation du pansement en évitant aux compresses d'adhérer à la plaie.
- Il est également possible d'utiliser les films en polyuréthane (Opsite®, Tegaderm®, etc.) ou les hydrocolloïdes (Duoderm®, Comfeel®, Algoplaque®, etc.) qui maintiennent la plaie en milieu chaud et humide favorable à la cicatrisation. Ils peuvent être utilisés de la détersion à l'épidermisation. Ils sont à appliquer directement sur la plaie et ne nécessitent pas de protection, sauf en cas d'exsudat important.
- Recouvrir la plaie de compresses stériles et d'un pansement occlusif.
- Installer des bas à varices ou des bandes de contention (sur prescription) qui améliorent la circulation veineuse.
Surveiller l'aspect de la plaie et des téguments de la périphérie (exsudats, débris - couleur -) :
- Noter les signes inflammatoires, infectieux, ou de nécrose ;
- Apprécier la diminution de la taille de la lésion, le bourgeonnement ;
- S'inquiéter de la douleur, les pansements étant souvent très algiques.
- La désinfection peut être réalisée par un bain de pieds avec un produit antiseptique (permanganate de potassium par exemple), pendant dix minutes, avant le soin.
- Lors de la détersion, il est possible de ramollir les croûtes très adhérentes avec des compresses vaselinées.
- Le pansement ne sera refait que tous les deux ou trois jours pour ne pas éliminer la couche de réépidermisation.
- En cas de bourgeonnement trop important, utiliser du Corticotulle® pour le limiter.
- Ne pas oublier de s'enquérir de l'état de la vaccination antitétanique, les ulcères restant une cause fréquente de tétanos dans les pays occidentaux.
- Il est important de protéger la peau autour de l'ulcère pour éviter l'eczématisation (Aloplastine®, Oxyplastine®). Les hydrocellulaires à protection péri-ulcéreuse (Cutinova®, Biatain®, etc.) permettent, quant à eux, de limiter l'extension de l'ulcère.
> La taille de la lésion diminue progressivement, sans signe inflammatoire.
> Le soin est de moins en moins douloureux.