Santé et citoyenneté, duo d'école - L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 232 du 01/11/2007

 

Prévention

Du côté des réseaux

Des collèges et lycées qui travaillent en réseau avec des associations et des partenaires locaux : c'est ce que permettent les comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté.

Deux ans après le lancement effectif des comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté, 80 % des collèges et lycées s'en sont effectivement dotés. « En les rendant obligatoires, l'objectif était de favoriser l'implication de l'ensemble de la communauté scolaire et éducative de l'établissement, en lien avec des partenaires locaux », explique Nadine Neulat, chef du bureau de l'action sanitaire et sociale et de la prévention, dépendant du ministère de l'Éducation nationale. Le but est de déboucher sur un travail permanent et en réseau à l'échelle d'une ville ou d'un département. »

dispositif élargi

Ces CESC ne sont pas nés ex nihilo. Dans les années 1990, des comités d'environnement social existaient déjà. Leur rôle était de piloter des actions de prévention. En 1998, ce dispositif a évolué et son champ a été élargi à la citoyenneté. Mais sa création était alors facultative.

Présidé par le chef d'établissement, le CESC est composé, entre autres, de personnels d'éducation, sociaux et de santé, de représentants des enseignants, des parents et des élèves de l'établissement, et de représentants de la commune, du conseil général (pour les collèges) ou du conseil régional (pour les lycées). Des partenaires peuvent être associés à ses travaux.

Conduites addictives, sexualité, prévention des comportements à risques et lutte contre l'exclusion sont les principaux axes d'intervention d'un CESC. Ces thématiques prioritaires sont abordées en fonction des problèmes identifiés par chaque établissement.

long terme

Le CESC a un grand avantage : il est désormais intégré au projet d'établissement et aux enseignements, souligne Claudette Colinet, infirmière scolaire au collège des Ormeaux de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Également « référente CESC » dans son bassin d'éducation, elle apporte, à la demande des établissements, son expertise lors de la constitution de projets.

« On ne travaille pas au coup par coup. Nos projets ne sont pas dépendants de l'engagement d'une personne, même si l'impulsion donnée par le chef d'établissement est déterminante dans la vie d'un CESC, précise-t-elle. Toutes les actions initiées dans le cadre du comité trouvent un prolongement dans les cours dispensés aux élèves. C'est une démarche qui peut être programmée sur plusieurs années, le point de départ étant toujours donné par les besoins des élèves. »

complémentarité

À propos de la cigarette, par exemple, le professeur de biologie aborde ses effets sur les poumons et l'impact neurologique de la dépendance ; tandis que l'infirmière intervient sur la façon de résister à la pression du groupe, ou évoque avec les élèves les moments de vulnérabilité face au tabac. « Nous construisons régulièrement des actions avec des associations agréées et des intervenants extérieurs », ajoute l'infirmière. « Nous encourageons fortement cette démarche, insiste de son côté Nadine Neulat. Un CESC peut aussi bien travailler avec le comité de prévention de la délinquance qu'avec un centre municipal de santé. »

boîte à outils

« Les élèves sont de futurs citoyens qui doivent prendre soin de leur santé et de celle des autres. Lier la santé et la citoyenneté contribue à la construction d'attitudes et de comportements responsables pour soi, les autres et l'environnement », assure Martine Laurence, directrice adjointe du centre d'aide aux écoles et aux établissements de l'académie de Versailles, qui coordonne les CESC du rectorat.

Dans quelques semaines, un site Web dédié aux comités de l'académie sera mis en ligne. Conçu comme une boîte à outils, il permettra de recueillir des témoignages sur la conduite de projet. Il comprendra un annuaire des associations et organismes agréés, dans lequel les CESC pourront puiser pour construire leurs actions.

entraide

« Les compétences sociales et civiques s'acquièrent tout au long de la scolarité, ajoute Martine Laurence. Aujourd'hui, elles s'inscrivent dans le cadre des apprentissages et du socle commun des connaissances et des compétences. »

Une action doit toujours déboucher sur une production des élèves. Ce peut-être un exposé ou, comme l'a déjà expéri- menté Claudette Colinet, un groupe de collégiens qui, une fois formé, se rend dans une école primaire pour animer à son tour une séance de formation aux premiers secours. « On essaie de susciter la création de projets associant plusieurs établissements, afin de mutualiser les ressources et de répartir les tâches », indique Martine Laurence.

Enfin, le CESC a un effet supplémentaire : de l'avis de tous, il aide à entretenir une bonne ambiance au sein de l'établissement.

zoom

Se documenter

La plupart des rectorats proposent des supports pour structurer et animer un CESC.

L'Inpes a également publié un ouvrage qui aborde ce sujet : Éducation à la santé en milieu scolaire (téléchargeable

sur http://eduscol.education.fr).

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