Soins d'urostomie - L'Infirmière Magazine n° 233 du 01/12/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 233 du 01/12/2007

 

urologie

Modes opératoires

OBJECTIF

Changer une poche d'urostomie lors d'une dérivation urinaire.

PRINCIPE ET BUT

Assurer des soins à un patient chez qui est pratiquée une dérivation définitive des urines par l'intermédiaire d'une stomie, dans un cas où sa vessie est lésée ou non fonctionnelle.

MATÉRIEL

- Poche(s) collectrice(s) vidangeable(s) 1 ou 2 pièces,

avec valve antireflux ;

- Compresses stériles ;

- Gants stériles ;

- Sérum physiologique ou Céquartyl® ;

- Protecteur cutané si besoin.

DÉROULEMENT DU SOIN

- Enlever délicatement la poche à changer et la vidanger

(ou la jeter).

- Demander au patient, pour l'urétérostomie transiléale,

de tousser pour vider l'urine qui reste dans le greffon.

- Mettre des gants stériles.

- Nettoyer le pourtour de la stomie avec des compresses stériles et du sérum physiologique.

- Tamponner soigneusement pour sécher : ne pas frotter pour éviter l'irritation péristomiale.

- Bien calibrer la découpe de la poche pour éviter les fuites.

- Poser le support puis la poche.

SURVEILLANCE

- L'irritation péristomiale est fréquente : placer si nécessaire un protecteur cutané avant le support et veiller à une bonne adhérence de la poche.

- Pour l'urétérostomie directe, on peut redouter une incrustation phosphocalcique péristomiale due à des urines trop alcalines : faire des applications locales de solution acétique à 5 % pendant quarante-huit heures et placer des protecteurs cutanés.

- Surveillance des urines : couleur, aspect, quantité.

CONSIGNES ET CONSEILS PRATIQUES

- Le support de la poche doit être changé une ou deux fois par semaine, la poche tous les deux jours. Il est possible de prévoir un collecteur de sécurité supplémentaire en cas de diurèse importante et, pour la nuit, un collecteur de capacité plus importante.

- À distance de l'opération, les orifices sont nettoyés à l'eau et au savon de Marseille ; ne pas utiliser d'alcool, de Dakin, d'éosine... trop agressifs pour la peau. Le patient pourra alors participer progressivement à ses soins.

- Les uretères sont abouchés soit directement à la peau (urétérostomie directe, voir l'illustration ci-dessus), soit anastomosés à l'extrémité d'un segment intestinal isolé dont l'autre extrémité est suturée à la paroi abdominale (urétérostomie transiléale ou intervention de Bricker). En cas d'urétérostomie directe, des sondes qui intubent les uretères jusqu'au rein sont laissées en place pour éviter le risque de sténose ; gardées à vie, elles sont à changer de façon stérile tous les deux à trois mois. Attention à ne pas les déplacer lors du changement de poche.

ÉVALUATION DE L'EFFICACITÉ DU SOIN

- L'état cutané autour de la stomie est satisfaisant.

- Les urines sont claires et la quantité recueillie est en adéquation avec les apports liquidiens.

Conseils diététiques

> Urétérostomie directe : éviter les agrumes, les eaux de Vichy et de Badoit qui alcalinisent les urines, ce qui engendre des risques infectieux.

> Urétérostomie transiléale : la muqueuse intestinale absorbant les acides de l'urine, il est conseillé de consommer des boissons alcalinisantes.

> Dans les deux cas, recommander au patient de boire deux à trois litres d'eau par jour afin d'éviter une lithiase ou une infection. Lui rappeler de boire encore davantage lors des efforts importants ou par temps chaud.

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