Une question d'emballage ? - L'Infirmière Magazine n° 233 du 01/12/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 233 du 01/12/2007

 

Diabète

Actualités

Santé

Les fabricants de lecteurs de glycémie cherchent à se différencier pour attirer les patients et les professionnels de santé.

Roche, Abott-Medisense, Life-scan... Pour l'industrie des lecteurs de glycémie, le Salon du diabète n'est à manquer sous aucun prétexte. Tout comme les patients, les soignants sont la cible des fabricants qui vantent la performance de leurs nouveautés. Les critères technologiques sont bien entendu mis en valeur : la dimension de la goutte de sang réclamée par l'appareil (3 à 0,3 microlitres), le temps de lecture (cinq secondes minimum), la capacité de mémorisation, la dimension de l'appareil... « Lorsqu'un nouveau lecteur est commercialisé, il y a souvent un petit détail technique qui change, mais c'est la présentation qui fait la différence, note Gérard Badoche, diabétique de type 1 et membre de l'Association parisienne du diabète. Cependant, les fabricants restent honnêtes et n'essaient pas de faire passer pour une nouveauté un appareil qui n'en est pas une. »

À l'hôpital, les technologies de pointe sont présentes en diabétologie : des pompes à insuline avec capteur de glucose permettent d'obtenir des courbes glycémiques en continu, grâce à une électrode placée dans le ventre, changée tous les trois jours. Coût : 6 000 euros. Mais les lecteurs commercialisés auprès des patients sont-ils vraiment différents les uns des autres ? « Ils sont assez comparables, estime Gérard Badoche. Les fabricants essaient plutôt d'attirer les clients en offrant des piles gratuites et des carnets de surveillance, par exemple. » Le packaging a aussi son importance : « Pour certains, l'élément déterminant, c'est la couleur du lecteur. »

téléphone portable

Les infirmières sont sollicitées par les fabricants : « C'est le patient qui décide, mais l'infirmière intervient de façon presque systématique pour présenter les lecteurs qui existent et conseiller le diabétique, relève Sylvie Cassi, cadre de santé à l'hôpital Saint-Louis, à Paris. On doit souvent raisonner le patient, lui expliquer que la forme et la couleur ne sont pas les seuls critères. » Les personnes âgées apprécient les lecteurs avec un écran de lecture large, sans code à rentrer. Les jeunes préfèrent les petits appareils, au format du téléphone portable.

quelle révolution ?

Le critère qui n'est pas pris en compte, c'est le prix : tous les appareils sont remboursés à 100 % par la Sécurité sociale. « Les appareils ont beaucoup évolué ces dernières années, souligne Gérard Badoche. Mais la vraie révolution, c'est le lecteur de glycémie lui-même. »

L'Association parisienne du diabète organise une table ronde sur l'auto-surveillance mardi 4 décembre, 16 bis, rue Lauzin, Paris XIXe.

Tél.: 01 42 49 01 39.

zoom

Les jeunes de plus en plus touchés

« Aucun enfant ne doit plus mourir du diabète ! » Pour la Journée mondiale du diabète, organisée le 14 novembre sous l'égide de l'Organisation des Nations-unies, l'accent a été mis sur la progression de la maladie chez l'enfant et l'adolescent. 440 000 diabétiques ont moins de 15 ans, et selon l'Organisation mondiale de la santé, le diabète de type 1 est diagnostiqué chez environ 70 000 enfants et adolescents chaque année. Leur nombre est en constante augmentation, probablement en raison de l'évolution des habitudes alimentaires.