Allez les vers ! - L'Infirmière Magazine n° 236 du 01/03/2008 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 236 du 01/03/2008

 

Cicatrisation

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Santé

Les larves de mouches permettent une cicatrisation rapide et sans douleur des plaies.

Disparues des bocaux des pharmaciens au début du XXe siècle, les larves de mouches sont revenues en grâce en 2004, en obtenant le statut juridique de médicament. Les vers se nourrissent des tissus morts, et secrètent une salive qui favorise la cicatrisation, en augmentant le pH de la plaie. Leur usage, recommandé pour traiter les escarres, les ulcères de pression ou les pieds diabétiques, est très répandu au Royaume-Uni et en Allemagne, mais reste expérimental en France.

« biobags »

Le Dr Anne Dompmartin coordonne une étude sur la larvothérapie au CHU de Caen : « La technique fait gagner du temps aux infirmières car les larves assurent elles-mêmes la détersion de la plaie. On constate une cicatrisation plus rapide qu'avec des pansements de type hydrogel ou alginates. (1) »

Le principal obstacle à la larvothérapie est psychologique. C'est pourquoi les vers ne sont pas disposés directement sur la plaie. Ils sont enfermés dans de petits sacs, les « biobags », qui évitent que les larves ne creusent des galeries dans la chair, tout en améliorant l'acceptabilité du traitement. « Nos patients veulent presque tous être dans le bras de l'étude traité avec des vers, car ce mode de détersion est très peu douloureux, fait remarquer Anne Dompmartin. Du coup, même ceux qui n'en avaient pas prétendaient qu'ils les sentaient bouger ! »

1- Elle s'exprimait dans le cadre de la 12e Conférence nationale des plaies et cicatrisations, du 27 au 29 janvier 2008.