pneumologie
Modes opératoires
Le drainage thoracique consiste à poser un drain souple dans la cavité pleurale afin :
- d'assurer l'évacuation, en l'aspirant, d'un épanchement d'air (pneumothorax), de sang (hémothorax) ou de liquide séreux ou purulent (pyothorax) ;
- de restaurer la pression négative régnant dans l'espace pleural ;
- de recoller ainsi les deux feuillets de la plèvre.
Le système Pleurevac ® est une variante de la soupape de Jeanneret. Il permet d'assurer une aspiration constante.
C'est un système clos, stérile, et à usage unique.
- Pneumothorax spontané ou provoqué ;
- Épanchement liquidien (hémothorax, pyothorax, chylothorax...) ;
- Suites de chirurgie thoracique ;
- Complications de tumeurs cancéreuses.
- Pneumothorax spontané ou provoqué ;
- Épanchement liquidien (hémothorax, pyothorax, chylothorax...) ;
- Suites de chirurgie thoracique ;
- Complications de tumeurs cancéreuses.
Pour l'anesthésie locale :
- crème Emla ® ;
- aiguille sous-cutanée ;
- aiguille intramusculaire ;
- deux seringues (l'une de 20 ml, l'autre de 50 ml) ;
- solution de Xylocaïne ® à 1 % ;
Pour l'asepsie :
- antiseptique de type Bétadine ® ;
- eau stérile de rinçage ;
- compresses stériles ;
- tondeuse chirurgicale si nécessaire ;
- champ stérile de table ;
- champ stérile troué ;
- casaque stérile ;
- calots ;
- masques ;
- haricot ;
- poubelle ;
- container à aiguilles ;
- gants stériles.
Pour la pose :
- scalpel ;
- drains et trocarts selon prescription ;
- fil et aiguilles de sutures ;
- clamps ;
- raccord entre le système d'aspiration et le drain pleural ;
- système Pleurevac ® (voir le schéma à droite) ;
- deux flacons d'eau stérile de 500 ml chacun ;
- prise de vide, tuyau et régulateur de vide (pince de Moor) ;
- tubes de prélèvement pour chimie, bactériologie et histologie.
Pour le pansement :
- compresses ;
- bandes élastiques larges.
Pour la surveillance :
- monitoring cardiaque selon les cas ;
- appareil de mesure de la tension artérielle ;
- appareil de mesure de la saturation en oxygène.
Préparation du Pleurevac® :
- Ne jamais l'utiliser pour le drainage d'une cavité de pneumonectomie ;
- Vérifier l'intégrité du système ;
- Brancher le tuyau d'aspiration muni d'une pince de Moor au vide mural ;
- Relier l'appareil d'aspiration, vérifier son fonctionnement ;
- Placer le bouton du contrôle d'aspiration à la valeur désirée (généralement 20 cm d'eau) ;
- Raccorder l'entonnoir au Pleurevac ® ;
- Remplir les réservoirs (celui du réglage d'aspiration au niveau prescrit et celui qui sert à repérer les bulles d'air) ;
- Retirer l'entonnoir ;
- L'extrémité du tuyau stérile doit pouvoir être tendue au médecin après la pose du drain dans l'espace pleural.
Préparation du malade :
- Avoir à disposition un bilan d'hémostase récent, le groupe sanguin et une radiographie thoracique (face et profil) ;
- Informer le patient (insister sur le soulagement procuré par ce geste) ;
- Lui administrer sur prescription médicale de l'oxygène et un sédatif s'il est anxieux ;
- L'aider à adopter une position confortable tout en dégageant la position de drainage : soit en décubitus dorsal et en position latérale du côté opposé au drain, soit demi-assis ;
- Préparer la surveillance cardiaque (monitoring), la surveillance de la tension artérielle (brassard à tension) ainsi que la surveillance de la saturation en oxygène (capteur au doigt).
Préparation de l'environnement :
- Disposer le matériel stérile au-dessus du lit du malade sur une table adaptable ;
- Placer un chariot d'urgence complet et validé dans la pièce ;
- Porter un masque et un calot ;
- Se laver les mains conformément au protocole en vigueur dans l'établissement ;
- Aider à l'habillage stérile du praticien.
Réalisation d'un champ aseptique :
- Se conformer au protocole de l'établissement ;
- Repérer la zone choisie par le praticien pour le drainage ;
- Dépiler une large zone thoracique si besoin ;
- Nettoyer la zone de ponction à la Bétadine ® moussante ;
- Rincer, sécher ;
- Désinfecter la zone à la Bétadine ® dermique.
- Le médecin réalise une antisepsie terminale de la zone à drainer ;
- Il pratique une anesthésie locale de la peau avec la crème Emla ® puis la Xylocaïne ®, avec l'aiguille sous-cutanée pour les plans superficiels et l'aiguille intramusculaire pour les plans plus profonds ;
- Pour repérer précisément la zone à drainer, le médecin prélève le liquide pleural ou l'air avec l'aiguille intramusculaire. Il pratique une incision de la peau de 2 cm au scalpel, et introduit le drain pleural.
- Il adapte le système d'aspiration au drain ;
- Le système d'aspiration est mis en marche en ouvrant la molette de l'aspiration murale ;
- L'aspiration est réglée selon la prescription médicale, en fonction du niveau de l'eau introduite dans la chambre de contrôle d'aspiration ;
- Le médecin fixe le drain à la peau. Il coud une bourse autour du drain, destinée à permettre la fermeture de la peau lors du retrait du drain ;
- Le médecin réalise un pansement stérile, refermé avec de l'élastoplaste.
Du patient :
- Après la pose du drain, surveiller toutes les trois heures (ou plus si nécessaire) :
- la respiration : fréquence respiratoire, amplitude, mouvements thoraciques, encombrement, pression intratrachéale chez le patient intubé ;
- la saturation en oxygène ;
- l'hémodynamique : fréquence cardiaque, pression artérielle ;
- la température du malade ;
- la coloration des téguments.
- Vérifier l'état cutané lors de la réfection du pansement ;
- Mesurer la douleur et l'anxiété du malade pendant et après le soin ;
- S'assurer de la liberté de mouvement du malade (longueur du tuyau assez longue ?) ;
- Traire le drain avec la main ou une pince adaptée en cas de caillotage ;
- Chaque jour, établir le bilan cumulatif du volume drainé sur les dernières vingt-quatre heures ;
- Faire une radiographie du thorax quotidienne, une gazométrie sur prescription médicale.
Du système de drainage :
- Toujours maintenir le Pleurevac ® entre 40 et 50 cm en dessous du niveau du thorax du patient ;
- S'assurer que le tuyau de raccordement se trouve bien en position déclive et libre de tout liquide ;
- Ne jamais clamper un drain thoracique, sauf prescription particulière ;
- En cas de changement de Pleurevac ®, toujours utiliser la technique du double clampage : deux pinces l'une en face de l'autre, tuyau protégé par une compresse ;
- Vérifier la perméabilité du drain : il doit « buller » ou ramener du liquide, et osciller avec la respiration ;
- Noter la quantité, la couleur et l'aspect du liquide recueilli toutes les trois heures (ou plus souvent selon prescription médicale) ;
- Noter le bullage au niveau de la chambre de témoin d'aspiration pleurale toutes les trois heures (ou plus souvent, suivant la prescription médicale).
- Malaise vagal lors de la pose : nécessite l'injection (IV ou SC) de 0,25 mg d'atropine ;
- Emphysème sous-cutané : vérifier la perméabilité du drain ;
- OEdème pulmonaire a vacuo, en cas d'évacuation trop rapide d'un épanchement abondant et chronique, responsable d'un collapsus passif du poumon sous-jacent ;
- Hémothorax iatrogène, secondaire à une plaie d'un gros vaisseau ou du coeur : clamper le drain (ne jamais le retirer), appeler un médecin et le chirurgien thoracique ou cardiaque, assurer une voie veineuse de gros calibre, prélever des RAI ;
- En cas de mobilisation ou de transport, le drain est clampé avec deux pinces, sauf s'il bulle.
- Le drain est perméable, non coudé, solidement fixé, le tuyau n'est pas en tension entre la peau et l'appareil ;
- L'aspiration est efficace ;
- Le patient ne présente pas de gêne respiratoire, de douleur, de cyanose, de fièvre ;
- Le liquide pleural est mesurable dans la chambre de recueil graduée ;
- L'orifice de sortie du drain n'est pas inflammatoire ;
- Les gaz du sang et la radiographie pulmonaire sont normaux.