Le bonheur est dans l'EPP - L'Infirmière Magazine n° 243 du 01/11/2008 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 243 du 01/11/2008

 

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L'évaluation des pratiques professionnelles peut tirer vers le haut le niveau d'expertise des infirmières dans un service. Illustration à Nice.

Pour la deuxième année consécutive, le service de réanimation médico-chirurgicale du pôle anesthésie-réanimation du CHU de Nice a mis en place en 2008 un programme d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) infirmières (1).

L'idée est née du constat d'un important turn-over du personnel paramédical, conjugué à l'impression d'une baisse du niveau d'expertise des jeunes infirmières qui rejoignaient le service. Lydie Levraut, cadre supérieur de santé, a estimé qu'« il fallait absolument faire quelque chose ». Il fut décidé de mener à bien une première EPP en janvier 2007.

Audit externe

L'EPP s'articulait autour de deux dispositifs. D'une part, un test de connaissances anonyme, soumis à toutes les infirmières du service (43,4 équivalents temps plein), construit autour de sept critères (cf. encadré) et 143 indicateurs. D'autre part, un audit clinique externe réalisé via des observations à l'improviste, réalisées successivement par deux personnes : une infirmière anesthésiste qui avait exercé vingt ans dans le service et une étudiante cadre avec une grande expérience de la réanimation. « Tout ce qui ne rentrait pas dans le test de connaissances et qui relevait plutôt du comportemental, comme le lavage des mains ou le port de bijoux, je l'ai intégré dans l'audit », explique Lydie Levraut.

« Revoir les bases »

Les résultats de cette première EPP ont confirmé la médiocrité du niveau d'expertise des infirmières du service : sur les sept critères du test, la maîtrise globale des IDE s'est avérée faible pour trois d'entre eux, moyenne pour trois autres et bonne pour un seul critère. « Je leur ai dit que ce n'était pas forcément leur faute, qu'elles n'étaient sans doute pas assez encadrées, mais qu'avant de songer aux formations médicales dont elles étaient demandeuses, il fallait revoir les bases », explique Lydie Levraut.

Elle a donc élaboré un programme de formation : dix ateliers pratiques, à raison de sept heures par mois pendant un an, ont été organisés pendant le temps de travail. Au total, trente-deux IDE ont été formées de cette façon.

A pérenniser

Cette année, l'EPP a été reconduite selon les mêmes modalités. « Les résultats sont encourageants », s'est réjouie Lydie Levraut, puisque sur les sept critères du test de connaissances, seuls deux témoignent d'une mauvaise maîtrise, deux autres d'une maîtrise moyenne et trois d'une bonne maîtrise contre un seul l'année dernière.

Mme Levraut a fait part de son ambition de « pérenniser l'amélioration des pratiques en renouvelant l'EPP tous les ans ». Son objectif ? « Faire en sorte que les patients soient pris en charge correctement du point de vue des soins infirmiers de base. » Et pourquoi pas, « à moyen terme », élaborer « un référentiel de compétences des infirmières en réanimation ».

1- Cette initative a été présentée lors de la 4e Journée nationale des infirmières de réanimation.

Sept critères pour un test

> Acquisition des procédures PSL (1)

> Pharmacie

> Laboratoire

> Décès

> Localisation du matériel

> Connaissance du matériel

> Connaissance du matériel spécifique

1- Produits sanguins labiles