L'optique sur les nerfs - L'Infirmière Magazine n° 244 du 01/12/2008 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 244 du 01/12/2008

 

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Partenaires de soins

Des professionnels de la vue craignent que la profession d'optométriste arrive en France.

Un professionnel de la vue qui examine, diagnostique, prescrit et vous vend dans la foulée les lunettes qu'il vous a prescrites... Danger ! s'alarment les ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens français. Non reconnus en France, les optométristes suppléent à la pénurie d'ophtalmos en Amérique du Nord notamment.

« Sous couvert d'une entente en matière de qualifications professionnelles entre le Québec et la France conclue en juillet 2007 » et destinée à faciliter la mobilité des professionnels, « l'ordre des optométristes du Québec vient de lancer une offensive visant à obliger la France à accepter chez elle la reconnaissance et la création d'une nouvelle catégorie de professionnels de la vision », s'inquiète le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof).

Mélange des genres

Or, dénonce le Snof, les optométristes n'ont pas la formation requise par la réglementation française pour pratiquer tous les actes de soins et de diagnostic oculaires. « Un examen de la vue est un acte médical qui fait aussi office de dépistage », rappelle Nicole Priollaud, attachée de presse du Snof, pour qui « c'est la santé de la vue qui est en jeu ».

En France, il faut au moins 11 ans d'études pour obtenir un diplôme d'ophtalmo, quand les optométristes sont autorisés à diagnostiquer les maladies oculaires, à prescrire des médicaments, à surveiller les diabétiques ou à retirer des corps étrangers de l'oeil au terme d'une formation réduite à cinq ans. Sans parler d'un dangereux mélange des genres, puisqu'ils peuvent stimuler leur propre activité en prescrivant ce qu'ils vendent eux-mêmes.