Les brûlures thermiques

DÉFINITION

La brûlure thermique est une lésion de la peau et/ou des voies aériennes ou digestives provoquée par une exposition à la chaleur soit par contact (objet, liquide) soit par rayonnement (UV, soleil, radiothérapie).

RISQUES

Suivant son étendue, sa profondeur et sa localisation, la brûlure peut être à l'origine :

- de risques vitaux immédiats comme la défaillance hémodynamique par hypovolémie (fuite liquidienne), ou la détresse respiratoire par brûlures des voies aériennes (gaz, fumée, vapeur) ;

- d'une douleur sévère ;

- de conséquences plus tardives, comme une infection.

CARACTÉRISTIQUES

Une brûlure se caractérise par son aspect, son étendue, sa localisation et la présence de douleur.

L'infirmière doit pouvoir transmettre au Samu les caractéristiques de la brûlure afin que le médecin régulateur puisse évaluer la profondeur et la gravité de la lésion.

Aspect

- Rougeur : douloureuse, atteinte superficielle (brûlure du 1er degré).

- Cloques ou phlyctènes : uniques ou multiples, d'étendue variable, parfois rompues, très algiques. Elles traduisent une atteinte plus profonde (brûlure du 2e degré).

- Carbonisation : la peau ressemble à de la cire. Elle est pâle ou noirâtre. Peu ou pas douloureuse (brûlure du 3e degré).

Étendue

L'infirmière peut évaluer l'étendue de la lésion en s'aidant de la surface de la paume de la main de la victime. Elle représente 1 % de la surface corporelle quel que soit l'âge.

Localisation

Elle doit être décrite avec précision, surtout s'il s'agit de localisations particulières comme : le visage, les mains, les lésions à proximité des orifices naturels ; une brûlure dite circulaire qui entoure un membre ou le tronc.

Une brûlure de la bouche et du nez ou la présence de suies autour évoque une brûlure des voies aériennes et un risque de décompensation respiratoire.

Douleur

La douleur spontanée associée à la brûlure renseigne sur l'intégrité des structures nerveuses.

GRAVITÉ

Les caractéristiques décrites précédemment permettent de classer les brûlures en deux catégories.

Brûlures simples

- Rougeur peu étendue.

- Phlyctène d'une surface inférieure à la moitié de la paume de la main de la victime.

Brûlures graves

- Rougeur étendue de la peau chez l'enfant ou le nourrisson.

- Phlyctène(s) dont la surface totale dépasse la moitié de la paume de la main de la victime.

- Carbonisation.

- Localisation particulière.

La présence d'un seul de ces critères évoque une brûlure grave.

CONDUITE À TENIR

Dans tous les cas

- Supprimer la cause ou soustraire la victime de celle-ci.

- Refroidir le plus tôt possible la surface brûlée afin de limiter son extension et diminuer sa douleur. Il faut faire ruisseler de l'eau fraîche sans pression sur la brûlure. On peut également utiliser des compresses stériles enduites de gel d'eau.

- Retirer les vêtements de la victime, sauf ceux qui adhèrent à la peau. Retirer les montres et les bijoux.

Il convient ensuite de poursuivre les gestes de secours en fonction de la gravité.

Brûlure grave

- Arroser 10 minutes puis allonger la victime (ou la placer en position demi-assise si dyspnées).

- Alerter ou faire alerter.

- Lutter contre une détresse circulatoire ou respiratoire associée (position d'attente, oxygène 15 L/min au masque si disponible).

- Si possible, perfuser avec un cathlon de gros calibre sur une zone saine avec du NaCl 0,9 % en garde-veine.

- Protéger la brûlure par un linge propre.

- Couvrir la victime.

- Surveiller de manière continue, jusqu'à l'arrivée des secours, l'état de conscience, les paramètres respiratoires et circulatoires. Signaler toute aggravation.

Brûlure simple

- Le refroidissement peut être poursuivi tant que la victime le souhaite.

- Protéger la brûlure par un pansement stérile. Ne pas percer les cloques.

- Vérifier la vaccination antitétanique.

- Surveiller l'évolution de la plaie et l'apparition d'éventuels signes d'infection.

- S'il s'agit d'un enfant ou d'un nourrisson, prendre contact avec son médecin traitant.