Les traitements de fond de la sclérose en plaques - L'Infirmière Magazine n° 246 du 01/02/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 246 du 01/02/2009

 

neurologie

Conduites à tenir

Les médicaments permettent de réduire la fréquence des poussées et la progression du handicap. Mais plus ils sont efficaces, plus leurs effets secondaires sont lourds.

1 - Les immunomodulateurs modifient la façon dont fonctionne le système de défense de notre organisme.

2 - La Copaxone® est un polypeptide très proche de la protéine basique de la myéline, substance à laquelle le système immunitaire s'attaque en premier dans la SEP. En injectant ce produit régulièrement, l'objectif est d'induire une tolérance vis-à-vis de cette protéine, un peu comme une désensibilisation.

3 - Le Tysabri® est un anticorps monoclonal humanisé (ressemblant à un anticorps humain) qui a pour fonction d'empêcher les lymphocytes activés de sortir du sang et de franchir la barrière hémato-encéphalique pour pénétrer dans le système nerveux central (SNC) et s'attaquer à la myéline.

4 - En empêchant les lymphocytes activés d'atteindre le SNC, on protège la myéline mais on rend le cerveau incapable de lutter contre certaines infections (en particulier virales et mycotiques) et on l'expose plus particulièrement au risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP), une infection extrêmement rare mais souvent mortelle observée, dans les complications neurologiques du sida et chez les greffés. C'est la raison pour laquelle un plan de gestion du risque européen et national est associé à ce traitement qui impose de respecter des consignes extrêmement strictes en termes d'indications (forme très active de la maladie malgré un traitement par interféron bêta, SEP rémittente-récurrente sévère d'évolution rapide avec au moins deux poussées dans l'année avec des signes IRM), de conditions d'administration (service hospitalier spécialisé en neurologie), de surveillance par un neurologue et d'information des patients (remise d'un livret d'information).

En l'absence d'antiviral efficace contre la LEMP, le seul moyen de traiter cette maladie est de restaurer l'activité du système immunitaire en arrêtant le Tysabri®.

Depuis que ce médicament est commercialisé, 3 cas de LEMP ont été dénombrés sur les 45 000 patients traités dans le monde. On évalue actuellement la fréquence de la LEMP à 1 cas sur 1 000 patients traités par Tysabri®.

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