L'Infirmière Magazine n° 247 du 01/03/2009

 

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Code de déontologie, fonctionnement interne et LMD étaient au menu de la première réunion du Conseil national de l'ordre.

Le conseil national de l'ordre des infirmiers s'est réuni pour sa séance fondatrice le 5 février dans une salle louée car, pour l'instant, « l'ordre n'a pas les moyens de s'installer » dans ses propres locaux, rappelle sa présidente Dominique Le Boeuf. En effet, l'appel à cotisation qui permettra à l'ordre de se doter d'un budget ne sera pas lancé avant la rentrée des classes de septembre, au mieux, précise-t-elle. Lors de cette première réunion, un tirage au sort a désigné la moitié de conseillers qui devront remettre leur mandat en jeu dans deux ans, les autres étant élus pour quatre ans.

Code de déontologie

Le conseil national s'est fixé deux priorités : « initier le plus rapidement possible le chantier du code de déontologie » et mettre en place l'organisation ordinale. « On a même commencé à envisager un logo », s'est enthousiasmée Mme Le Boeuf. Les élus se sont par ailleurs prononcés sur les grands dossiers d'actualité engageant directement l'avenir de la profession. Ils ont ainsi voté à l'unanimité des présents contre « le grade licence, exception française », signale un communiqué.

« Aujourd'hui, ce qu'on nous propose, ce n'est pas une licence au sens académique, ce n'est qu'un niveau », regrette Dominique Le Boeuf. Si l'ordre n'a pas vocation à s'ingérer dans les contenus de formation, admet-elle, en revanche il a pour mission de « garantir le niveau de compétence de ses membres ». Or, le projet actuel de référentiel de formation souffre d'une « approche approximative dans le choix des ECTS (1) dont le Conseil national de l'ordre infirmier peine à voir l'adaptation avec les besoins de santé de la population et le niveau de qualification en soins infirmiers nécessaire pour y répondre avec compétence et sécurité », affirme le conseil de l'ordre dans son communiqué.

Isolement

Bien que la date butoir pour la fin des négociations sur l'intégration des professions paramédicales au LMD soit fixée au 31 mars, les dés semblent jetés de l'avis de plusieurs observateurs : la première année de licence infirmière annoncée pour la rentrée 2009 ne s'inscrira pas dans une filière universitaire complète en sciences infirmières, discipline pourtant reconnue dans 15 autres pays européens, rappelle Dominique Le Boeuf. « Le fait de ne pas être dans le schéma européen nous isole », déplore la présidente de l'ordre infirmier. Prenant acte de l'évolution de négociations planifiées bien avant la naissance de l'ordre, la présidente n'entend pas pour autant abandonner la partie : « Nous serons vigilants, et si dans six mois ça ne fonctionne pas, nous serons là pour dire qu'il faut changer. »

Coopérations en vue

Le 13 février, Dominique Le Boeuf a expliqué à Roselyne Bachelot, lors d'une première « prise de contact », la nécessité de réfléchir rapidement aux pratiques avancées de la profession infirmière et l'importance de définir précisément ces pratiques avancées avant d'entamer le gros chantier des coopérations entre professionnels de santé.

1- Crédits d'enseignement harmonisés au niveau européen.