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Le décès d'une fillette a encore rappelé l'importance de la vaccination.
Mourir à 12 ans des suites d'une rougeole, cela ne devrait plus arriver. Et pourtant, fin janvier en Haute-Savoie, une jeune fille de 12 ans a succombé à une encéphalite foudroyante provoquée par une rougeole. C'est le premier cas connu de décès lié à cette maladie depuis 2005 en France.
Si les décès sont rarissimes, on constate tout de même 19 % d'hospitalisations. Surtout, les autorités sanitaires ont constaté une explosion du nombre de cas : 566 en 2008 (données provisoires de l'Institut de veille sanitaire, InVS), contre seulement une quarantaine en 2006 comme en 2007.
« Nous ne sommes qu'à moitié surpris de cette hausse des cas répertoriés, affirme le Dr Denise Antona, médecin épidémiologiste au département des maladies infectieuses de l'InVS. S'il y a d'un côté de moins en moins de personnes qui développent la maladie grâce à l'efficacité du vaccin, de l'autre, le taux de couverture vaccinale des enfants est très insuffisant dans certaines communautés proches des ligues anti-vaccinales. »
Ainsi, en 2008, plus d'une vingtaine de foyers épidémiques, dont beaucoup ont concerné des collectivités scolaires, ont été rapportés à l'InVS. À l'origine de plusieurs de ces foyers épidémiques, des communautés confessionnelles se caractérisant par des familles nombreuses et une hostilité de principe à la vaccination, selon le Dr Antona. Sur son site, l'InVS cite plusieurs cas d'institutions scolaires ou parascolaires catholiques.
Or, les investigations ont montré que seule une faible proportion de ces cas a fait l'objet d'une déclaration, alors que celle-ci est obligatoire. Et pour cause, beaucoup de ces enfants n'ont pas vu de médecin.
C'est d'autant plus dommage qu'il existe un vaccin (rougeole-oreillons-rubéole) en deux doses contre cette infection virale hautement contagieuse. Non obligatoire, il est néanmoins fortement recommandé et totalement pris en charge par l'assurance-maladie pour les enfants de 1 à 13 ans. Pour les jeunes adultes nés depuis 1980 qui n'auraient pas reçu leurs injections, un rattrapage vaccinal est également souhaitable.
En effet, les chiffres montrent que lorsque la maladie survient après l'âge de 20 ans, elle conduit à une hospitalisation dans plus d'un cas sur deux.