De mieux en maïeu - L'Infirmière Magazine n° 248 du 01/04/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 248 du 01/04/2009

 

Sages-femmes

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Partenaires de soins

Les compétences des maïeuticiennes devraient bientôt être élargies.

Un heureux événement ? Le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » prévoit du neuf pour les sages-femmes. Alors qu'elles ne pouvaient prescrire de contraceptif qu'en post-partum ou post-abortum, les maïeuticiennes devraient désormais être autorisées à le faire tout au long de la vie, mais uniquement aux femmes en bonne santé. Elles assureraient également « le suivi biologique nécessaire ». « En cas de situation pathologique », le texte prévoit que les sages-femmes orientent leurs patientes vers un médecin.

Proposées par la députée UMP des Ardennes Bérangère Poletti, ces mesures visent à « offrir une possibilité supplémentaire pour les femmes d'avoir accès à la contraception », dans l'espoir de voir à terme baisser le nombre d'IVG en France.

Moins d'un an après avoir obtenu le droit de pratiquer l'acupuncture sous certaines conditions de formation, les sages-femmes sont « ravies » de ce nouveau transfert de compétence leur permettant de s'aligner sur leurs « consoeurs suédoises », qui assurent le « suivi gynécologique » de leurs patientes « depuis les années 1970 », observe Cécile Moulinier, secrétaire générale du conseil national de l'ordre des sages- femmes.

Accessibilité

« Cela va faciliter le travail de nos collègues qui travaillent en Planning familial ou en PMI, où le médecin n'est pas toujours très disponible », note-t-elle. Sans compter les bénéfices en termes de santé publique. « Cela va permettre une meilleure accessibilité et des délais d'attente moindres puisqu'une consultation de sage-femme coûte 17 euros, bien moins qu'une consultation chez un gynécologue (1) », fait valoir Cécile Moulinier.

Anticipant des grincements de dents chez les gynécologues médicaux qui pourraient y voir une concurrence malvenue, Cécile Moulinier se défend de « prendre le pain » de quiconque. « On ne suivra jamais une greffée coeur-poumons ou une hypertendue : les gynécos médicaux sont formés à la pathologie, mais nous pouvons être le partenaire médical de premier recours pour une large majorité de femmes, autour de 70 %. »

1- Retrouvez sur notre site http://www.espaceinfirmier.com la réaction du président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), publiée le 19 mars.