Besoin d'un rappel - L'Infirmière Magazine n° 250 du 01/06/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 250 du 01/06/2009

 

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Santé

Les soignants exerçant en maternité manquent de connaissances sur les vaccinations.

« La vaccination est peu promue par les soignants dans les maternités », déplore le Dr Pierre Loulergue, médecin au Centre d'investigation clinique de vaccinologie Cochin-Pasteur. Ses propos s'appuient sur les résultats (1) d'une enquête menée en 2008 au groupe hospitalier Cochin- Saint-Vincent-de-Paul, et qu'il a présentés fin avril à Paris (2).

L'enquête a consisté en un auto-questionnaire anonyme auquel une centaine de professionnels médicaux et paramédicaux, dont un quart de médecins et un quart d'infirmières, travaillant de jour comme de nuit, ont répondu. Premier résultat : les connaissances sont hétérogènes selon les vaccins. Plutôt bonnes sur le BCG et la rubéole, incertaines sur l'hépatite B, carrément médiocres sur la varicelle et la coqueluche.

Sensibiliser les parents

Mais même quand ils ont des connaissances à jour, les professionnels n'adoptent pas forcément une attitude proactive. S'il y a « une bonne connaissance de la suspension d'obligation » de la vaccination par le BCG (depuis 2007), « seuls 27 % » des personnels de santé (médecins et sages-femmes pour l'essentiel) « déclarent informer les parents de nouveau-nés sur le BCG », note le Dr Loulergue. Et pour cause, seules 17 % des infirmières, par exemple, savent qu'il est possible de vacciner l'enfant dès la maternité.

Pire, 78 % des infirmières et sages-femmes pensent que la vaccination contre l'hépatite B induit un risque de sclérose en plaques alors qu'aucune preuve scientifique n'étaye cette thèse et que le consensus médical est très large sur les bénéfices de cette vaccination. L'enquête montre en revanche « une bonne connaissance globale » sur la rubéole, même si une sage-femme sur quatre ne sait toujours pas qu'elle peut vacciner la mère depuis quelques années, souligne le Dr Loulergue.

Formation bienvenue

Pour la coqueluche, si l'on constate une bonne connaissance de l'indication à vacciner pendant la grossesse l'entourage non immunisé d'un enfant à naître, seuls 37 % des professionnels interrogés déclarent en informer les parents. Bien plus inquiétant, seuls trois quarts (74 %) des sondés (et 53 % des IDE) savent que les soignants peuvent être vecteurs de la coqueluche, s'alarme le Dr Loulergue, pour qui ces résultats révèlent « un vrai besoin de former » les professionnels de santé à la maladie. Ils semblent y être tout disposés, car 89 % d'entre eux répondent oui à la question « souhaiteriez-vous une formation spécifique sur la vaccination en maternité ? »

1- « Vaccinations en maternité : connaissances et attitudes des personnels de santé ».

2- « Vaccination en Île-de-France : quoi de neuf ? », au ministère de la Santé, le 28 avril 2009.

Parées pour l'année ?

Le cru 2009 du calendrier vaccinal est arrivé (1), avec son lot de nouvelles recommandations. Il a « changé de forme », avec une classification des vaccins par ordre alphabétique, ce qui le rend « plus lisible », assure le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations. Il a par ailleurs été purgé de toute la partie relative aux voyageurs.

1- Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°16-17 du 20 avril 2009, à télécharger sur http://www.invs.sante.fr.