L'habit en rose - L'Infirmière Magazine n° 252 du 01/09/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 252 du 01/09/2009

 

Bénévolat

Du côté des associations

Du sourire pour les personnes âgées isolées ou malades, c'est la ligne directrice des Blouses roses. Les bénévoles leur apportent loisirs, créativité, partage et soutien.

Des bureaux à la décoration ponctuée de touches roses, des femmes qui s'activent au téléphone, à l'ordinateur... le siège national des Blouses roses pétille de vie. Du haut de ses soixante-cinq printemps, l'association rassemble, au sein de ses 63 comités régionaux, 3 500 bénévoles. Lesquels sont intervenus en 2008 auprès de 592 000 malades et personnes âgées, dans 400 établissements de France. En 2008, l'emblématique blouse fuchsia a été redessinée par la styliste espagnole Agatha Ruiz de la Prada. Une tenue joyeuse, en accord avec le credo de l'association : « Faire venir la vie à l'hôpital ! », lance Bernadette Reeve, présidente nationale depuis l'an dernier.

Des enfants aux aînés

Les Blouses roses sont nées à Grenoble, en 1944, sous la houlette de Marguerite Perrin. Cette assistante sociale, frappée par l'isolement des jeunes tuberculeux qu'elle visitait, a voulu rompre cette solitude. Ainsi est née l'association « Réadaptation par le travail et les loisirs ». En 1967, le ministère de la Santé la reconnaît d'utilité publique. En 1991, elle est rebaptisée « Les Blouses Roses-Animation Loisirs à l'hôpital ». Les bénévoles interviennent auprès des enfants, mais aussi, depuis une dizaine d'années, auprès des personnes âgées, à l'hôpital ou en maisons de retraite. « Je tiens à développer nos interventions auprès de ce public », insiste Bernadette Reeve, qui témoigne d'une demande grandissante.

On devient « Blouse rose » après plusieurs étapes : un entretien, une rencontre avec un psychologue, puis une formation aux activités ludiques. Ateliers de musique, de jeux, de loisirs créatifs, les futurs bénévoles apprennent comment exprimer des émotions en racontant une histoire... En tout, un minimum de trois ateliers avant de se frotter au terrain : deux mois de découverte dans un établissement, sous la responsabilité d'une bénévole chargée du service.

Discrétion de mise

Au-delà de ces étapes préalables, une Blouse rose se forme tout au long de son engagement grâce à des rencontres avec d'autres bénévoles et des journées d'études nationales et régionales où interviennent des experts. Des formations sur les difficultés liées à la maladie d'Alzheimer ou d'autres troubles sont régulièrement organisées. « On est là pour distraire et réconforter les patients. En aucun cas on ne prend la place des soignants, pointe Bernadette Reeve. Rester discret est extrêmement important. »

Très largement féminines, les équipes des Blouses roses comptent néanmoins quelque 200 hommes dans leurs rangs. Avant d'être affilié à un service, le bénévole précise s'il souhaite intervenir plutôt auprès d'enfants, de personnes âgées ou d'handicapés. « Il est vrai que pour les enfants, la demande est forte, et qu'on manque de Blouses roses auprès des personnes âgées, reconnaît la présidente. Dans la mesure du possible, on essaie de satisfaire le choix des bénévoles. » Parfois, si l'un d'entre eux se montre réticent à l'idée de travailler auprès des aînés, Bernadette Reeve lui suggère d'aller tout de même tenter l'expérience. « Généralement, il revient enchanté et ne veut plus intervenir ailleurs ! », remarque-t-elle.

Supplément d'âme

Auprès des personnes âgées, le travail repose essentiellement sur l'écoute : « Lorsqu'elles voient débarquer ces blouses vives, elles sont tellement heureuses ! Elles racontent énormément de souvenirs... » Au milieu des blouses blanches des infirmiers et médecins, les Blouses roses apportent un supplément d'âme. Que ce soit à l'hôpital ou en maison de retraite, les bénévoles s'emploient à développer la créativité, rompre la solitude, accompagner les familles.

Les ateliers contribuant à retrouver une agilité des mains, mais aussi à faire travailler la mémoire, sont très appréciés. Des choses simples, comme cuisiner un gâteau, éplucher des légumes pour une salade... mais aussi des loisirs artistiques, comme la peinture sur papier ou sur tissu. « Certains sont de véritables artistes ! assure Bernadette Reeve. Ils sont très fiers de fabriquer des objets de décoration qu'ils rapportent ensuite dans leur chambre. »

Susciter des vocations

Pour s'épanouir, l'association a aussi besoin de nouvelles bonnes volontés. Parrainées par l'humoriste Yves Lecoq et la journaliste Yolaine de la Bigne, les Blouses roses sont passées, en six ans, de 2 000 à 3 500 bénévoles. En 2008, 900 nouveaux bénévoles ont enfilé la blouse rose pour la première fois. Mais ce n'est pas suffisant, notamment pour créer de nouveaux comités régionaux. Enfin, défi de taille là encore : attirer les mécènes qui, par leurs dons, sont essentiels au fonctionnement de l'association.

Contact

Les Blouses roses

5, rue Barye - 75017 Paris

Tél. : 01 46 22 82 32

http://www.lesblousesroses.asso.fr

lesblousesroses@wanadoo.fr

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