Sida, état des lieux - L'Infirmière Magazine n° 255 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 255 du 01/12/2009

 

VIH

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Santé

Épidémiologie, modes de contamination, prévention et peut-être vaccination... Va-t-on bientôt gagner la partie contre le VIH ?

Contrairement aux idées reçues, on meurt toujours du sida, et les nouvelles contaminations se comptent par milliers chaque année en France. Les derniers chiffres de l'Institut de veille sanitaire recensaient, fin 2008, 120 000 personnes séropositives, dont 28 446 en phase sida. Dans les pays qui disposent des trithérapies, dont la France, le VIH s'apparente de plus en plus à une infection chronique. Mais en 2006, malgré la baisse des décès, 809 personnes sont mortes du VIH (le VIH étant la première cause du décès).

modes de contamination

En 2007, environ 6 500 personnes ont découvert leur séropositivité. 59 % d'entre elles (dont la moitié sont originaires d'Afrique subsaharienne) ont été contaminées par un rapport hétérosexuel, et 38 % par rapport homosexuel. Les usagers de drogue représentent 2 % des cas. Si, globalement, le nombre de découvertes de séropositivité décroît sur la période 2004-2007 de par la diminution de ces découvertes chez les personnes d'Afrique subsaharienne, le nombre augmente chez les hommes contaminés par rapports homosexuels.

Une tendance confirmée par l'augmentation des infections sexuellement transmissibles depuis une dizaine d'années, suggérant une recrudescence des comportements à risque.

De plus, les infections sexuellement transmissibles favorisent la transmission du VIH, et vice versa. Parmi les personnes qui découvrent leur séropositivité, celles qui ont été contaminées dans les six derniers mois sont majoritairement des hommes de moins de 40 ans et homosexuels ; 31 % sont des femmes.

dépistages

L'un des moyens pour agir sur les contaminations est la prévention, dont les fers de lance sont les préservatifs et le dépistage précoce. 40 000 personnes environ ignoreraient leur séropositivité aujourd'hui : cela a des conséquences directes sur leur santé puisqu'ils ne bénéficient d'aucun traitement, mais ainsi sur l'efficacité de la prévention collective.

La Haute Autorité de santé a d'ailleurs rendu son avis sur la question du dépistage fin octobre 2009 et recommande sa généralisation dans la population âgée de 15 à 70 ans.

Autre moyen de lutte, avec l'espoir de trouver un jour un vaccin anti-VIH : la recherche.

Un premier pas a été réalisé par des chercheurs thaïlandais et américains qui ont annoncé le 24 septembre que la combinaison de deux vaccins, vieux de plus de dix ans et inefficaces individuellement, réduisait de 31,2 % les risques d'infection par le virus du sida.

hivis, espoir suédois

Un autre vaccin, Hivis, a été développé en Suède par des chercheurs de l'Institut Karolinska de Stockholm et testé sur 60 personnes bien portantes en Tanzanie (phase II). Les résultats préliminaires sont bons : « Ce vaccin pourrait assurer une protection allant jusqu'à 50 % », a indiqué le Pr Britta Wahren, de l'Institut Karolinska. Si les chercheurs ont prouvé que Hivis était sans danger, ils n'ont pas encore trouvé de financement pour passer en phase III et le tester sur une large cohorte.