L'Infirmière Magazine n° 256 du 01/01/2010

 

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Roselyne Bachelot, déclarant que les infirmières gagneraient 2 500 euros de plus par an en passant en catégorie A, a exaspéré les syndicats.

« La plus forte augmentation de salaire qu'on ait jamais connue dans la profession d'infirmière », a claironné la ministre de la Santé le 15 décembre sur RTL, à propos de la revalorisation en cours de négociation dans la fonction publique. Roselyne Bachelot a affirmé que le passage de la catégorie B à la catégorie A ferait grimper la rémunération des infirmières de 2 500 euros par an. Ce qui équivaut, selon elle, « à un treizième mois ». Dans le quotidien 20 Minutes, elle a précisé que la somme représenterait « une majoration de 2 000 euros net par an pour chaque infirmier, pour un coût annuel de 500 millions d'euros ». Le reclassement s'effectuerait sur cinq ans, à partir de 2011.

La veille, les syndicats avaient une nouvelle fois quitté la table des négociations (1). Encore pour la même raison : le refus du ministère de maintenir le départ à la retraite à 55 ans pour les infirmières qui choisiraient de passer en catégorie A. Ou du moins d'évacuer ce point des négociations en cours. Actuellement, pour les infirmières du public, qui dit « catégorie B » dit catégorie « active », un classement reconnaissant la pénibilité du métier, qui permet de partir plus tôt. Dans l'état actuel du projet, une IDE qui passerait dans la nouvelle catégorie A se retrouverait dans la catégorie dite « sédentaire ». Avec, certes, un meilleur salaire, mais aussi l'obligation de travailler jusqu'à 60 ans. À ce sujet, Roselyne Bachelot a déclaré sur RTL qu'il fallait « reconnaître que l'entrée dans la carrière s'est retardée », car elle se fait en moyenne à 26 ans contre 20 ans auparavant.

« En fin de carrière »

Malgré ses airs de cadeau de Noël, l'annonce faite par la ministre a fait bondir les syndicats. La CGT estime que la hausse de 2 500 euros « ne concernera que les infirmiers en fin de carrière qui sont au dernier échelon de la grille salariale » et que « les infirmières qui exercent actuellement n'atteindront jamais cette somme ». Le protocole d'accord présenté le 14 décembre prévoit une majoration moyenne de 1 500 euros bruts par an pour les infirmières du premier grade.

Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI-CFE-CGC), par la voix de son secrétaire général, Thierry Amouroux, considère qu'une revalorisation de « 7 à 10 points » dans deux ans, « soit de 32 à 46 euros bruts par mois », est un « jeu de dupes » et qu'« on ne peut pas nous demander de renoncer aux mesures de pénibilité pour si peu ».

Quant aux infirmières spécialisées (Iade, Ibode et puéricultrices) qui sont déjà en catégorie A, elles devront attendre 2012 pour obtenir la revalorisation de leurs grilles et devront elles aussi renoncer au départ à la retraite à 55 ans, déplorent la CGT comme le SNPI.

1- Lire nos précédentes éditions. Dossier à suivre également sur notre site Internet espaceinfirmier.com.