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Un centre de rééducation nancéen utilise avec succès l'hypnose pour atténuer la douleur chez certains patients âgés.
Lors du 22e congrès de la société française de rhumatologie (1), Mireille Guillou a présenté une application de l'hypnose servant à faciliter - voire à rendre possible - des séances de rééducation fonctionnelle en gériatrie. Cette psychologue clinicienne intervient comme hypnothérapeute au centre de rééducation fonctionnelle Florentin, de l'Office d'hygiène sociale de Nancy.
Les soins de rééducation sont particulièrement douloureux après une intervention chirurgicale orthopédique touchant l'épaule ou le genou. L'hypnose est un moyen de « faire oublier sa douleur » à un patient. Au centre Florentin, les séances de rééducation associent le kinésithérapeute, l'hypnothérapeute et le patient. Cette notion est importante, puisque le patient est actif dans l'état de transe qu'il atteint grâce à l'hypnose avec l'aide de la thérapeute. La transe consiste en une concentration des sentiments, des pensées et des sensations sur un des multiples champs de la conscience. L'induction hypnotique permet de retrouver images et souvenirs agréables, qui vont aider la personne à se concentrer sur un endroit particulier de sa conscience.
L'individu se retrouve alors dans une sorte d'obsession enveloppante. Pendant ce moment, les messages de la douleur, qui correspond à un autre champ de la conscience, sont atténués ou ne sont plus reçus.
« Nous nous apercevons tout de suite, le kinésithérapeute et moi, du moment où l'état de transe est atteint. La personne se trouve dans un relâchement physique particulier », note Mireille Guillou. En une séance de mobilisation passive sous hypnose, le patient peut gagner jusqu'à vingt degrés d'amplitude, suite par exemple à une pose de prothèse de genou. Et ce gain est conservé jusqu'à la prochaine séance.
Le but de cette démarche hypnotique, dans le droit fil de l'école ericksonnienne (cf. encadré), est de permettre à la personne de retrouver seule, ensuite, le chemin qui la mène à l'état particulier de conscience qu'elle vise. En général, au bout de cinq à six séances, ou même plus rapidement, les patients peuvent pratiquer l'autohypnose.
Depuis quatre ans qu'elle est employée, cette méthode a fait ses preuves pour l'ensemble des patients de Nancy, selon Mireille Guillou, qui précise aussi que l'hypnose donne de très bons résultats pour l'atténuation de la douleur lors des pansements d'escarres.
1- Du 29 novembre au 2 décembre derniers, à La Défense (92).
Ce psychiatre américain (1901-1980) a développé, à partir des années 1930, une méthode nouvelle de l'hypnose, éloignée de la démarche directive qui régnait jusqu'alors. L'hypnotiste ne cherche plus à imposer ses images, mais s'efforce de mobiliser les forces inconscientes de la personne hypnotisée pour qu'elle forme ses propres métaphores et atteigne elle-même l'objectif visé.