Grippe A (H1N1)
Actualités
International
L'InVS tire les enseignements des vagues de la pandémie survenues dans l'hémisphère sud.
Si le premier cas du nouveau virus grippal a (h1n1), rétrospectivement confirmé au Mexique, dans l'hémisphère nord, remonte au 17 mars 2009, c'est dans l'hémisphère sud, de juin à septembre derniers, que la grippe A (H1N1) a connu son premier hiver, saison traditionnellement propice à l'expansion des virus grippaux. L'étude du comportement du virus dans ces premiers pays à avoir affronté des vagues épidémiques, désormais terminées, permet aux scientifiques de mieux appréhender l'hiver, boréal cette fois, qui s'installe.
Dans un Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), entièrement consacré à la nouvelle grippe, mis en ligne le 11 décembre, l'Institut de veille sanitaire (InVS) estime que les vagues épidémiques dans l'hémisphère sud, ont duré de huit à douze semaines, soit une durée comparable aux virus grippaux saisonniers.
Alors que le nouveau virus a commencé à sévir de manière concomitante avec les souches grippales saisonnières, il les a très vite supplantées. Et comme leur létalité est similaire - entre 1 cas sur 1 000 et 1 sur 10 000 - le nombre de morts n'a pas explosé comme redouté.
Cette nouvelle grippe pose néanmoins de vraies questions d'organisation. Ainsi, selon le BEH, les pics épidémiques de grippe A (H1N1), survenus quatre à six semaines après le début de la circulation virale étendue en population, ont été plus courts mais deux à trois fois plus élevés que ceux observés lors des dernières épidémies saisonnières. Résultat, certains systèmes de santé ont été pris de court.
L'Australie et l'Argentine ont ainsi notifié une saturation temporaire de leurs systèmes de soins, notamment des services de réanimation, ponctuellement résolue par la déprogrammation de certaines interventions. En effet, outre des taux d'attaque (1) élevés (11 % en semaine 34 en Nouvelle-Zélande, 16 à 18 % en fin de vague en Nouvelle-Calédonie et même entre 28 et 38 % dans l'archipel français de Wallis-et-Futuna), le taux de patients atteints de syndrome grippal hospitalisés s'est établi autour de 1 %.
« Les taux d'hospitalisation les plus importants se retrouvent chez les enfants de moins de 5 ans (34 sur 100 000 en Australie) et particulièrement les moins de un an (63 sur 100 000 au Chili) », note le BEH, tandis que les plus forts taux d'hospitalisation en soins intensifs ont concerné les personnes de 35 à 60 ans.
Jusqu'ici, le virus n'a pas significativement muté et les cas signalés de résistance à l'antiviral oseltamivir (Tamiflu ®) demeurent peu nombreux. Mais de grandes différences avec les grippes saisonnières dans les cibles du virus ont dans un premier temps décontenancé les médecins. Ainsi, les incidences les plus hautes de H1N1 se retrouvent chez les moins de 25 ans et la mortalité la plus élevée concerne les adultes de 20 à 50 ans. À l'inverse, les grippes saisonnières s'attaquent plus volontiers aux 15-64 ans et tuent préférentiellement les plus de 65 ans.
Au chapitre des facteurs de risque, la grossesse et l'obésité sont clairement des facteurs de gravité, voire de décès. Par ailleurs, les populations autochtones (Maoris, Mélanésiens...) apparaissent partout plus vulnérables au virus que la population générale.
1- Incidence cumulée lors d'une épidémie.