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Le médiateur de la République fait le point sur les requêtes de 2009.
Attente interminable, manque d'écoute et d'information, paroles inappropriées adressées sur un ton humiliant, non-respect de besoins primaires, douleur minimisée : voici quelques-uns des exemples de « maltraitance ordinaire » à l'hôpital relevés en un an d'activité par le pôle Santé sécurité soins (P3S) du médiateur de la République.
Sur 2 723 requêtes instruites en 2009, 42 % étaient liées à un préjudice corporel susceptible d'engager la responsabilité pénale, civile ou administrative d'un professionnel de santé. Et « une situation de maltraitance ordinaire était identifiée dans pas moins d'un cas sur deux », relève un premier rapport, rendu public en janvier. Parmi les facteurs cités par les professionnels pour expliquer ce phénomène figurent des conditions d'exercice contraignantes, un encadrement parfois défaillant et une organisation trop rigide, ce qui n'empêche pas de nombreux services de se mobiliser pour développer une démarche de « bientraitance ».
Mais la violence s'exerce aussi envers les soignants, à l'origine de 15 % des requêtes reçues par le P3S l'an dernier. En dix mois, le Pôle a recueilli près de 60 réclamations de la part de professionnels de santé. « Si le malade, personne vulnérable par excellence, demeure une victime "privilégiée", les soignants constituent eux-mêmes désormais une catégorie de victimes "à risque"», insiste le rapport.
Au coeur du problème, un « climat de méfiance réciproque » qu'il convient de combattre en renforçant « le lien de confiance collective actuellement fragilisé » entre les patients, les familles et les soignants.