L'Infirmière Magazine n° 259 du 01/04/2010

 

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La revalorisation des salaires des infirmières du public sera en grande partie compensée par des économies sur les retraites.

La réforme visant à intégrer les infirmières dans des nouvelles grilles au sein de la catégorie A poursuit sa course au Parlement. Le principe de donner le choix, d'ici à fin décembre, d'abandonner la catégorie active (retraite à 55 ans et bonification d'un an par décennie d'ancienneté) en échange d'une plus forte revalorisation a été approuvé par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le 24 février. Cette mesure devait être adoptée en séance plénière fin mars, malgré l'opposition affichée (mais minoritaire) d'élus socialistes et communistes. Le Sénat pourrait se prononcer début mai.

impact financier

Un avis rendu par le député UMP Jacques Domergue aide à se représenter l'impact qu'aura la réforme sur les finances publiques. « Selon une hypothèse haute » (le gouvernement table sur plus de 75 % d'adhésion aux nouvelles grilles), la dépense salariale annuelle augmentera de 100 millions d'euros en 2011, puis de 200 en 2012, « pour atteindre un rythme annuel de 500 millions en 2015, quand la réforme prendra pleinement effet ».

Ce sont les gains à réaliser sur les retraites (départs repoussés, cotisations renforcées) qui devraient compenser cette dépense. Plus les infirmières opteront pour la catégorie A, mieux les finances publiques devraient se porter. Avec un taux d'adhésion de 75 %, l'économie annuelle pourrait atteindre 439 millions d'euros en 2015(1).

Ces données alimentent des doutes dans le camp syndical : « 90 % de la revalorisation salariale devrait être financée par des économies sur les retraites, commente Thierry Amouroux, président du SNPI. On reprend d'une main ce qu'on nous donne de l'autre ! »

1- Contre 146 millions par an avec 25 % d'adhésion, et 293 avec 50 %.