Ibode
Actualités
Profession
Initiation dès la formation, regroupement dans une société savante... Les infirmiers de bloc avancent dans le champ de la recherche.
en ouvrant, le 26 mai, ses Journées nationales d'étude et de perfectionnement sur le monde de la recherche, l'Unaibode(1) a voulu mettre l'accent sur « l'importance, pour la profession, de s'engager dans la construction d'un véritable savoir scientifique infirmier », souligne Charline Depooter, sa présidente. Élément encourageant : la mise en place du Programme hospitalier de recherche infirmière (notre précédent numéro). Mais, d'autres signes forts, spécifiques à la spécialité de bloc opératoire, sont perceptibles.
L'organisation de la formation d'Ibode, notamment, qui, depuis 2002, est validée par un travail de recherche, le Travail d'intérêt professionnel individuel. « Ce Tipi, c'est le moyen d'inoculer le virus de la recherche par l'école ! », ont souligné Henri Parpaillon et Sabine Pinault, l'un, professeur de philosophie, l'autre, cadre Ibode, formateurs à Bordeaux. Pour accompagner cet apprentissage, l'école bordelaise a créé un système de guidants - 2 professionnels pour 6 étudiants. « Choisir son sujet, intégrer la méthodologie, écrire, défendre son sujet devant ses camarades puis devant un jury... », la démarche n'a rien d'évident, a relevé une jeune diplômée, mais elle est « un levier en termes d'amélioration des pratiques et de valorisation du rôle infirmier ».
Ou encore, la création, par l'Unaibode, de la Soferibo (Société française d'évaluation et de recherche en soins infirmiers de bloc opératoire), née en 2008 pour « développer et accompagner une culture de recherche chez les Ibode », selon sa vice-présidente, Brigitte Ludwig. « Les travaux que la société savante met en ligne sont une base commune de savoirs sur lesquels s'appuyer sur le terrain », note Benjamin Surel, Ibode à la Réunion. « La Soferibo permet d'apporter une aide méthodologique... et peut-être, un jour, financière, aux Ibode s'engageant dans la recherche », ajoute l'une de ses membres, Chantal Levasseur, directrice de soins et de l'école d'Ibode de Marseille.
Les thématiques étudiées par les Ibode leur sont-elles spécifiques ? « En partie, répond Brigitte Ludwig. Ce qui fait l'originalité du métier d'Ibode, c'est son environnement : le bloc. Mais après, la recherche Ibode est un vrai kaléidoscope. » Identité professionnelle, stress, compétences spécifiques... L'aspect métier au sens large est loin d'être négligé. D'autres thèmes sont plus spécifiques : sécurité du patient - check-list et erreurs de côté ; accueil du patient, établissement d'une consultation pré-opératoire ; protection contre les rayons ionisants ; accidents d'exposition au sang... La liste est longue. Et le travail de recherche peut se faire en équipe, avec le chirurgien notamment, comme l'a rappelé Cécile Fouquet, Ibode à l'Institut bordelais Bergonié, qui a participé à une étude sur la technique du ganglion sentinelle en cas de cancer du sein.
Pas de triomphalisme : on est encore loin du doctorat en sciences infirmières, comme cela existe au Québec ! « Il nous faudrait déjà obtenir un niveau master pour le DE d'Ibode, multiplier les publications... Des points essentiels tant la recherche est un vecteur majeur de reconnaissance d'un savoir professionnel », note Brigitte Ludwig.
1- Union nationale des associations d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'État.