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D’ici au 31 mars, près de 200 000 infirmières de l’hôpital public devront décider si elles passeront ou non en catégorie A. Ce choix dépend du parcours et des projets de chacune. Voici quelques repères pour l’envisager.
Deux mois pour recevoir l’information de la part de l’établissement, quatre mois pour choisir… Cette fois, le calendrier est fixé. Jusqu’à la fin du mois de novembre, les DRH plancheront sur les nouveaux textes statutaires des infirmières (lire Repères p. 7). Ils seront tenus, dans ce même délai, de formuler des propositions de revalorisation à toutes les IDE, de façon à éclairer leur choix entre catégorie B et catégorie A, qui devra être réalisé d’ici au 30 mars 2011. Il est proposé de choisir entre : 1) passer en catégorie A avec une revalorisation plus importante, mais un départ à la retraite plus tardif, en renonçant au classement en catégorie active, qui reconnaît la pénibilité du métier ; 2) rester en catégorie B, avec une moindre augmentation mais la retraite plus tôt. Après le 31 mars, le choix sera définitif. Si une infirmière ne se prononce pas avant cette date, elle restera en catégorie B.
Cette décision demandera mûre réflexion, tant les variables sont nombreuses. Tout d’abord, la réforme des retraites, qui concerne toutes les professions, n’est pas encore votée, et ne le sera probablement pas avant décembre. Même si le gouvernement jure qu’il ne transigera pas sur le report des limites d’âge, mieux vaudra attendre de connaître tous les détails avant de se prononcer définitivement.
D’autre part, le parcours de chacun est déterminant : une mère de trois enfants âgée de 53 ans ne fera pas le même calcul qu’un homme de son âge sans interruption de carrière, ou qu’une infirmière dîplômée depuis deux ans. Tout dépend aussi des projets de chacun : l’âge de départ envisagé, le souhait de cumuler un emploi avec sa pension… Pour parer à la pandémie de migraine qui menace, le ministère de la Santé compte sur l’informatique. Dans le but de préparer les reclassements dans les nouvelles grilles, les DRH disposeront d’un outil baptisé « Hosp-eRH ». Seront calculés, pour chaque soignant, des scénarios de reclassement comprenant ses futurs traitement de base, grade, échelon, indice… Reste à voir dans quelles conditions les établissements traiteront la multitude des dossiers. Sur le front des retraites, la CNRACL a développé deux programmes, accessibles par Internet
Les syndicats – jusqu’ici la source d’information quasi unique dans les établissements à ce sujet,? et qui dénoncent, pour la plupart, un « chantage » à la retraite – se préparent à répondre à moult sollicitations. « On ne dira pas aux gens “tu fais une erreur en faisant tel ou tel choix”, assure Philippe Crépel, secrétaire fédéral de la CGT santé et action sociale. Nous voulons éclairer leur décision, tout en soulignant l’importance de la réforme en cours, sur laquelle les établissements et le ministère ne s’expriment pas encore. » Il déplore le fait que les infirmières n’auront que « trois mois » pour se prononcer avec toutes les données en main. Didier Basset, secrétaire fédéral à FO-Santé, observe que pour les infirmières « entre 25 et 45 ans », « la catégorie Aparaît le choix le plus cohérent », dans la mesure où les grilles de catégorie B ne seront presque plus revalorisées, et que les acquis conservés pourraient faire les frais d’une future réforme… Au-delà, les cas sont beaucoup plus complexes.
Dans l’immédiat, se pencher sur les grilles de reclassement vaut la peine, car les chiffres du ministère sur les revalorisations (voir tableau) correspondent à une moyenne et incluent les primes, propres à chaque agent. Si on ne considère que le traitement de base, les chiffres sont très fluctuants. En classe normale, une infirmière exerçant depuis moins de huit ans (4e échelon et précédents) gagnera, par le seul effet du reclassement, près de 40 points d’indice majoré d’ici à 2015 (environ 2 200 euros brut annuels). Puis la différence se tasse pour tomber à 7 points (390 euros annuels !) au 8e échelon (vingt ans de carrière). Les gains redeviennent plus intéressants en fin de carrière (au dernier échelon de la classe supérieure, une IDE aura un traitement brut équivalent à 2 780 euros par mois, contre 2 230 euros actuellement). à condition d’y parvenir, ce qui suppose une santé de fer et des conditions de travail attractives…
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