QUELLE PLACE POUR L’INFIRMIÈRE ? - L'Infirmière Magazine n° 265 du 20/10/2010 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 265 du 20/10/2010

 

LE DISPOSITIF D’ANNONCE

DOSSIER

L’ESSENTIEL

Depuis le début du XXIe siècle, l’idée que l’infirmière puisse être présente dès l’annonce d’un diagnostic de maladie grave, telle que le cancer du sein, fait son chemin. Rapidement, des temps de consultation infirmière réguliers seront organisés pour répondre le plus complètement possible aux besoins des femmes concernées.

Ce que dit le texte : la consultation d’annonce constitue la mesure 40 du plan cancer. Cette mise en place s’est développée à la demande des patients dans l’objectif d’améliorer leur accompagnement dès l’annonce du diagnostic et tout au long du suivi de leur maladie, quelle qu’en soit l’issue.

Modification des pratiques

Si le dispositif d’annonce a pour objectif premier d’améliorer la qualité de l’annonce du diagnostic et des traitements qui vont en découler, la place dévolue aux personnels infirmiers dans ce contexte modifie fondamentalement les pratiques en usage jusqu’alors. En effet, à l’exception de certaines expériences pilotes en France ou développées à l’étranger, l’annonce du diagnostic et le suivi des patients étaient jusqu’ici assurés par les médecins. Depuis la mise en place de cette mesure, l’infirmier(ère) occupe une place prépondérante dans l’accompagnement des patientes, qu’elles soient accueillies en hospitalisation traditionnelle ou bien de jour.

Objectifs

L’objectif principal de cette consultation infirmière est de favoriser la mise en place du projet de soin et d’envisager un projet de vie individualisé pour chaque patiente. Pour y parvenir, l’infirmière évalue l’impact de l’annonce du diagnostic et des traitements envisagés par le médecin, les besoins, les attentes et les questions de la patiente.

En fonction de ces premiers échanges, l’infirmière :

→ explique le déroulement des temps d’hospitalisation, des différentes étapes du traitement et de la surveillance de la maladie, y compris, quand l’état de la femme le justifie, l’étape de la reconstruction mammaire ;

→ apporte une description plus précise de certains actes tels que la pose d’une chambre implantable. Elle en explique le but, les avantages et les contraintes, présente le matériel ;

→ évalue la douleur, l’anxiété, le retentissement de ce diagnostic sur l’organisation sociale, familiale de la patiente ;

→ assure les liens avec le médecin de ville et/ou les réseaux de soins pour garantir la continuité des soins.

Au cours de ces étapes, sont présentés le fonctionnement du service et les différents professionnels que la patiente va rencontrer.

L’organisation dépend des structures. La consultation infirmière d’une durée moyenne de 45 à 60 minutes se déroule dans un lieu dédié ou au lit de la patiente.

Perspectives

Les patientes doivent trouver auprès de l’infirmière présente dans le dispositif d’annonce des réponses à toutes les questions qu’elles se posent à chacune des étapes de la maladie. Pour cela, il est important d’identifier les préoccupations des femmes, qu’elles n’osent d’ailleurs peut-être pas toujours exprimer. De plus en plus d’écrits, de sites internet (voir “En savoir plus” p. 43) permettent aux infirmiers de découvrir ces questionnements à travers les échanges des patientes entre elles.

Dans d’autres systèmes de santé, au Québec par exemple, les patientes atteintes de cancer sont accompagnées par une infirmière référente aussi appelée infirmière pivot, qui a en charge l’ensemble de la coordination de leur parcours ; elle est garante du suivi des traitements et des étapes de la surveillance. En dehors des temps de suivis programmés, l’infirmière sollicite le médecin quand elle juge que l’état de la patiente le nécessite.

Compétences

Ce nouveau rôle requiert des compétences qui ne sont généralement pas acquises avec le diplôme d’État d’infirmier. En effet, assurer cette consultation implique de bien connaître la pathologie « cancer du sein » Une formation spécifique est donc nécessaire.