L'infirmière Magazine n° 265 du 20/10/2010

 

ACTUALITÉ

« Pas jusqu’à 60 ans »

Mathilde, 23 ans, IDE en réanimation chirurgicale à Saint-Louis (Paris), pense choisir la catégorie A tant « l’évolution de carrière est ridicule aujourd’hui. Une de mes collègues travaille depuis vingt ans et gagne seulement 200 euros de plus que moi. » Pour autant, elle ne se voit « pas rester infirmière jusqu’à 60 ans. En réa, on travaille un mois de nuit pour deux mois de jour avec des gardes de douze à treize heures. C’est comme un gros décalage horaire à chaque fois. »

« Travailler moins en fin de carrière »

Après vingt ans de métier dont quinze à l’hôpital public, Anne-Marie, 55 ans, infirmière à la Maison des adolescents (Paris), restera « en catégorie B. La carotte, c’est de travailler plus longtemps pour gagner plus, mais, dans mon cas, je pense que je travaillerai davantage pour gagner pareil. » Elle suggère, sans être dupe : « Pourquoi ne nous proposerait-on pas de travailler progressivement moins en fin de carrière, pour tenir plus longtemps, tout en gagnant autant qu’à temps plein ? »

« Pas vraiment le choix »

Soucieuse, Gaëlle, 30 ans, infirmière en réanimation néonatale au CHRU de Lille, ne sait « vraiment pas ce [qu’elle] va faire. J’ai l’impression qu’on prétend nous donner le choix mais il n’en est rien. Si je reste en catégorie B, mon salaire n’augmentera pratiquement pas. Quand on voit le coût de la vie, une retraite à 1 200 euros ne suffira pas. Mais, après huit ans de métier, j’ai déjà du mal aujourd’hui à faire de vraies nuits de repos. Alors, je ne me vois pas bosser comme ça après 55 ans. La pénibilité n’est pas du tout prise en compte dans cette réforme. Que les politiques viennent passer une semaine dans un service ! »