Droit de retrait des infirmières à l’hôpital Tenon, à Paris, grève de plus d’un mois à l’hôpital psychiatrique Marchant, à Toulouse, « pique-nique de la colère » à l’hôpital des enfants dans cette même ville… Le malaise des professionnels de la santé touche tous les secteurs du soin. Parmi ces multiples conflits sociaux, je voudrais revenir sur la grève menée durant deux mois par l’équipe de soins palliatifs de Roubaix. Touchés par des diminutions d’effectifs (trois postes d’infirmières en un an), les soignants dénoncaient l’impossibilité de travailler en binôme et de dispenser certains soins : bains thérapeutiques, toucher massage, écoute attentive, etc. Cette approche n’est-elle pas, pourtant, l’une des spécificités de la prise en charge en soins palliatifs ?
Dans ce type de services, où le temps passé auprès du malade occupe une place prépondérante dans le soin, patients et professionnels subissent cruellement les effets pervers de la tarification à l’activité. L’équipe de soins palliatifs de Roubaix dénonçait, d’ailleurs, une baisse de 28 % du forfait soins versé à l’hôpital pour les prestations effectuées. Au-delà du constat, ce conflit met en lumière les contradictions d’une politique qui, à grand renfort d’effets d’annonce
* Voir le Programme national de développement des soins palliatifs lancé en juin 2008.