PRÉVOIR POUR MOINS SOUFFRIR

Tu vas gérer ta douleur », annonce Patricia Martret, Iade ressource douleur à l’unité fonctionnelle contre la douleur de l’hôpital d’enfants Armand-Trousseau (AP-HP) à Paris. Sur les images projetées lors de la 17^e journée sur la douleur de l’enfant(1), on la voit s’adresser à une ado sur le point de se faire opérer du rachis. La jeune fille et sa mère y posent des questions et visionnent un DVD intitulé C’est quoi une pompe à morphine ?. « La morphine fait encore l’objet d’idées fausses », constate l’infirmière : ce DVD « ouvre la discussion ». D’autres aspects de l’analgésie sont aussi évoqués : crème anesthésiante ou gaz à effet analgésique, tel le Meopa(2).

Parler de ses craintes

Si la prise en charge de la douleur postopératoire est une problématique infirmière quotidienne, il est ardu d’évaluer cette douleur, surtout chez les enfants polyhandicapés. L’infor­mation préopératoire s’avère donc cruciale. C’est pourquoi s’est créée, fin 2005, la consultation infirmière de l’hôpital Armand-Trousseau. L’enfant et ses parents y parlent de leurs craintes et questionnements. « Il a fallu un peu de temps pour que cette consultation préopératoire douleur entre dans les habitudes », note Patricia Martret, mais 274 enfants en ont déjà bénéficié avant opération du rachis. On leur explique, ainsi qu’à leurs parents, comment utiliser les échelles d’autoévaluation et en quoi cela aide les soignants à adapter les médicaments anti-douleur. La présentation des outils varie selon les capacités cognitives du jeune. « Les parents nous aident à reconnaître les manifestations douloureuses de leurs enfants. » Ce type de consultation, dirigée par du personnel soignant, pourrait avantageusement être étendu à d’autres opérations douloureuses.