L'infirmière Magazine n° 271 du 15/01/2011

 

DÉCORATION

ACTUALITÉ

Une infirmière de l’Éducation nationale a ? reçu la Légion d’honneur le 31 décembre. Une disctinction décernée par le ministère de… l’Agriculture.

Lorsque Michel Mercier, alors ministre de l’Espace rural, a présenté le dossier de Marie-Jacques Chalumeau pour le grade de chevalier de la Légion d’honneur, cette infirmière scolaire de 56 ans, pour qui « les médailles, c’était pour les gens qui font la promotion de la France – militaires, sportifs ou vedettes », a trouvé ça « un peu too much ». Puis l’idée a fait son chemin. Et quand le nom de cette native d’une « famille d’origine rurale agricole » du Doubs est paru au Journal officiel, celle qui est aussi maire adjointe « centriste » d’une commune franc-comtoise de près de 5 000 habitants s’est sentie « fière » d’une récompense qu’elle affirme « partager avec tous les partenaires, salariés, administrateurs, élus » qui l’ont aidée à faire aboutir les projets qu’elle portait. Parmi ceux-ci, une maison des services à Valdahon, sa commune, et une agence départementale des emplois d’insertion.

Le « dernier rempart »

« Le fil rouge de mes engagements associatifs, professionnels, ou bien encore d’élue, c’est le service à la personne en secteur rural », explique Marie-Jacques Chalumeau, qui n’a vécu en ville que pendant trois ans, lors de ses études d’infirmière à Ivry (Val-de-Marne). Passée très vite à l’Éducation nationale, elle a appris à aimer un métier « riche, à la limite du parent, de l’assistante sociale et de l’éducateur ».

Dans son quotidien professionnel, elle constate la raréfaction des services de santé dans les campagnes : « Plus d’orthophoniste, pas de CMPP, on est le dernier rempart, confie l’infirmière. Pour cerner les besoins, rien de tel que le travail auprès des élèves : on a accès aux familles et à leurs difficultés. »

1– CMPP : Centre médico-psycho-pédagogique.