L'infirmière Magazine n° 272 du 01/02/2011

 

INFECTIONS

ACTUALITÉ

Une étude marseillaise recommande la vaccination des jeunes professionnels de santé.

Tous les professionnels de santé (…) âgés de moins de 30 ans devraient subir une sérologie de rougeole pour détecter d’éventuels anticorps. Parmi eux, les non-immunisés devraient être rapidement vaccinés. (…) Ceux qui refuseraient devraient être écartés des soins auprès de patients immunodéprimés. » Telles sont les conclusions de l’étude(1) d’une équipe de chercheurs de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM).

Depuis 2008, la rougeole revient en force en France, rappellent les auteurs, l’augmentation du nombre de cas chez les enfants et les jeunes adultes ayant été attribuée à la couverture vaccinale insuffisante. Pour un professionnel de santé, on estime que le risque d’attraper la rougeole est 13 fois supérieur à celui de la population générale. Le caractère hautement contagieux de cette maladie fait de la vaccination la seule protection fiable contre la contagion nosocomiale, affirment les scientifiques, bien que celle-ci ne fasse pas partie des vaccinations obligatoires pour les professionnels de santé(2). La notification d’un cas de rougeole chez un professionnel de santé en avril 2010 a conduit l’AP-HM à mener une étude auprès des 363 professionnels de santé des services de maladies infectieuses, pédiatrie et urgences adultes de l’hôpital Nord de Marseille, pour déterminer leur statut immunitaire en matière de rougeole. Résultat : sur 154 volontaires, 14 cas positifs ont été détectés(3) (notamment chez deux infirmières et deux aides-soignantes), principalement chez des jeunes adultes de 20 à 30 ans non vaccinés, ou vaccinés de façon non conforme aux recommandations(4).

1– Eurosurveillance, 13 janvier 2011, vol. 16, n° 2, p. 7-12.

2– Les cinq vaccinations obligatoires pour cette catégorie de personnels sont diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B et tuberculose.

3– Sur la même période, 108 cas de rougeole ont été diagnostiqués parmi les patients de l’hôpital .

4– Les auteurs estiment que sur ces 14 cas, 8 auraient pu être évités si les recommandations vaccinales avaient été scrupuleusement respectées.

IL L’A DIT

« Je ne peux pas laisser les dépenses des hôpitaux s’abîmer dans des déficits qui empêchent leur modernisation et brident leur marge de manœuvre »

C’est la fin de non-recevoir qu’a opposée Nicolas Sarkozy lors de ses vœux au monde de la santé et de la dépendance, le 20 janvier, au moment où plusieurs hôpitaux ont déposé des demandes d’aides financières dans le cadre de la deuxième tranche du plan Hôpital 2012.