L'infirmière Magazine n° 272 du 01/02/2011

 

EHPAD

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… COLLOQUES

Une étude fait l’éloge des réunions de concertation pluridisciplinaire pour repérer les troubles de type Alzheimer.

Parmi les résidents en Ehpad, seul un sur deux a reçu un diagnostic de démence, alors que la proportion atteint 75 % lorsque l’on procède à un diagnostic systématique des résidents, observait Yves Rolland, gériatre au gérontopôle de Toulouse, lors d’un congrès en décembre, à Paris(1). Forte de ce constat, une étude intitulée « Idem »(2) montre les vertus de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) comme outil diagnostique de la démence en Ehpad, susceptible de corriger cette sous-évaluation. « Idem » montre également que le diagnostic de démence n’est établi que dans 10 % des cas par le médecin traitant (plus souvent par le gériatre ou le neurologue). « Le médecin généraliste ne s’est pas vraiment approprié le diagnostic de la démence dans les institutions. Seuls 50 % des patients diagnostiqués ont accès à un traitement spécifique à la démence », note Yves Rolland.

Agressivité

Repérer la démence en Ehpad à l’occasion d’une RCP pourrait permettre de réduire le nombre de résidents admis aux urgences, avance-t-il, d’autant que de l’agressivité est constatée dans 19,6 % des cas (80 % contre des soignants, 37 % contre d’autres résidents)(3). Dans 60 % des cas, les équipes soignantes citent d’ailleurs la démence (45 %) ou les troubles comportementaux (15 %) comme problème principal auquel elles sont confrontées. La RCP, conformément aux règles définies par la Haute Autorité de santé, se déroule sur cinq heures et réunit au moins trois spécialités : médecin coordinateur, médecin traitant et infirmière ou aide-soignante. L’avis de la RCP sur la démence, l’absence de démence ou son indétermination chez un patient, assorti d’un projet de soins, aurait vocation à être intégré dans le dossier médical et adressé au médecin traitant.

1– À l’occasion du Congrès national des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge Alzheimer.

2– « Intérêt d’un repérage de la démence en Ehpad ». Cette étude a été réalisée à partir de données relatives à 4 992 résidents de 240 Ehpad.

3– Le total est supérieur à 100 % car certains résidents sont agressifs à la fois envers les soignants et les autres résidents.