L'infirmière Magazine n° 274 du 01/03/2011

 

SUISSE

ACTUALITÉ

Les Helvètes testent un moyen de soulager les parents en souffrance.

Une soupape de décompression pour éviter l’explosion. C’est un peu ce que la Croix-Rouge suisse offre aux parents mis en difficulté, soit par un bébé pénible, soit par des facteurs familiaux, sociaux ou de santé (dépression, crise familiale…) qui les laissent excédés, épuisés, au bord de la rupture. La solution De joliment nommés « bons de respiration ». Autrement dit, 2000 tickets échangeables contre quelques heures de garde d’enfant dans les services de garde à domicile de l’association.

Prévenir la maltraitance

L’expérience, menée jusqu’à fin 2011, se veut une action de soutien aux parents qui n’en peuvent plus et, ce faisant, de prévention de la maltraitance et de protection des mineurs. Les bons, distribués pour un prix symbolique par des professionnels (pédiatres, infirmières puéricultrices…), permettent aux parents en tension de « décompresser et d’avoir un peu de répit », note Valérie Ugolini, coordinatrice du projet de garde d’enfants de la Croix-Rouge suisse. Un projet qui vise aussi à « sensibiliser l’opinion publique à la problématique de l’épuisement parental ». Les bénéficiaires en profitent pour faire des courses, une promenade, du sport, prendre du temps pour eux ou, tout bonnement, faire une sieste.

Par un curieux retournement de situation, les services de garde d’enfants de la Croix-Rouge, créés dans le canton de Vaud en 1985 pour dépanner en urgence les parents qui travaillaient et dont un enfant tombait malade, interviennent dorénavant de plus en plus pour garder des enfants bien portants dont les parents sont malades ou épuisés : en 2009, ce dernier cas de figure a représenté 62 % des heures au total, contre 38 % en 2001.