L'infirmière Magazine n° 275 du 15/03/2011

 

RECHERCHE CLINIQUE

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… COLLOQUES

Former davantage d’infirmières à la recherche clinique permet d’améliorer la prise en charge du patient et de mieux travailler avec les médecins.

Oui, l’infirmière est légitime pour faire de la recherche clinique. » Aude Soury-Lavergne, cadre en réanimation au CHRU de Lille, rappelle que la recherche fait d’ailleurs partie des compétences de son référentiel de formation(1). « L’infirmière a le devoir d’actualiser ses connaissances pour la qualité et la sécurité des soins. Faire de la recherche clinique est un outil de reconnaissance de sa fonction », poursuit la cadre. Les missions de l’infirmière de recherche clinique (IDE RC) sont multiples : organiser le screening(2) des patients et proposer aux médecins des inclusions dans les protocoles, réaliser ces inclusions, collecter les données, participer à la formation des aides-soignants… Les recherches peuvent porter sur les médicaments, les procédures de soin, le matériel, la comparaison entre deux thérapies, etc.

Certains hôpitaux ont mis sur pied des centres consacrés à la recherche clinique, comme à La Roche-sur-Yon (Vendée). « Nous avons un budget dédié et une autonomie complète, donc on peut créer du temps d’IDE RC », explique Jean Reignier, responsable du service de réanimation de l’hôpital.

Même grille de salaire

Ce centre emploie cinq IDE, pour 2,5 équivalents temps plein. Elles consacrent 40 % de leur activité totale à la recherche. À Limoges, le centre de recherche clinique du CHU a obtenu davantage de financements grâce à la labellisation de l’Inserm(3). Douze personnes y travaillent. « Le service de réanimation participait déjà à une grosse étude industrielle, mais les médecins faisaient tout : les inclusions, remplir les fiches, envoyer les analyses au laboratoire, etc., explique l’infirmière Isabelle Broussoles. Le travail des IDE RC est donc essentiel. Malheureusement, malgré notre formation spécifique, nous restons sur la même grille de salaire qu’avant. » Si la formation s’organise peu à peu avec le diplôme d’assistant de recherche clinique (Darc), l’information et les financements manquent encore.

1 – Ce témoignage et les suivants ont été recueillis lors du congrès de la Société de réanimation de langue française, les 20 et 21 janvier à Paris.

2 – Dépistage.

3 – Institut national de la santé et de la recherche médicale.