Rendez-vous manqué

En admettant qu’elle soit adoptée par le Conseil national de l’ordre infirmier, la cotisation de 30 euros, demandée par le gouvernement, peut-elle encore sauver l’Ordre national infirmier ? Il est permis d’en douter. Si, dans les premiers temps, l’aspect financier – 75 euros de cotisation exigés d’entrée de jeu, malgré un montant symbolique évoqué par les députés – a attisé les polémiques, aujourd’hui, il semble bien que les raisons du rejet et de la démobilisation soient liées à la saga qui se déroule sous nos yeux depuis quelques mois (p. 7). Une gouvernance très critiquée, les dissensions internes, une image dégradée pourraient bien entraîner l’ONI à sa perte. Un signe qui ne trompe pas : les commentaires sur les forums des infirmiers et infirmières d’abord favorables à la création d’un ordre infirmier qui, désormais, doutent de la capacité d’une telle instance à porter les couleurs du métier. En se coupant de la base, les dirigeants de l’ordre ont entâché leur crédibilité auprès de celles et ceux qui étaient prêts à les suivre. À l’Infirmière magazine, nous avons toujours tenu à ne pas prendre parti et considéré que nous n’avions pas de ligne de conduite à servir aux infirmières. Nous constatons simplement que l’Ordre, tout au moins l’équipe à sa tête, a raté, en quelque sorte, son rendez-vous avec l’histoire. Dommage ques les réalisations et les projets restent, du coup, à l’arrière-plan.