L'infirmière Magazine n° 276 du 01/04/2011

 

MÉDICAMENTS

ACTUALITÉ

Un rapport des professeurs Debré et Even critique sévèrement l’Afssaps.

Une thérapie de choc. C’est ce que prescrivent, pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), les professeurs Bernard Debré, chirurgien et député UMP, et Philippe Even, pneumologue et président de l’Institut Necker. « Bien au-delà du Mediator, l’Afssaps a échoué partout », écrivent-ils dans leur rapport sur la « refonte du système français de contrôle de l’efficacité et de la sécurité des médicaments »(1), remis le 16 mars.

Le duo plaide pour une modification des périmètres d’activités de l’Afssaps et de la Haute Autorité de santé (HAS). La première coordonnerait deux agences, l’une évaluant le médicament et les produits de santé, l’autre chargée de la pharmacovigilance. La seconde serait « recentrée » sur sa mission consistant « à élaborer, inspirer, susciter et conduire, ou au moins guider et réguler l’exercice pratique de la médecine, l’organisation des soins et les actions collectives de santé publique et de prévention ».

« Exagérations »

Pour évaluer les médicaments, Bernard Debré et Philippe Even proposent en particulier de s’appuyer sur seulement 20 à 40 « superexperts », sans conflit d’intérêt et recrutés sur appel d’offres.

Le ministre Xavier Bertrand a estimé que les conclusions de ce rapport allaient dans le même sens que ses propres propositions. « Beaucoup d’éléments ne semblent pas réalistes », a dénoncé, de son côté, le député UMP Jean-Pierre Door, rapporteur de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Mediator. Le nouveau directeur général de l’Afssaps, lui, a évoqué dans Le Parisien « quelques exagérations ». Mais admis qu’il y avait eu « d’importants dysfonctionnements ».

1- Téléchargeable sur www.institutnecker.fr