L'infirmière Magazine n° 276 du 01/04/2011

 

ALIMENTATION

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… COLLOQUES

La Croix-Rouge participe à un programme de nutrition infantile destiné aux familles démunies.

Chaque année, on estime que 100 000 enfants naissent dans des familles qui vivent sous le seuil de pauvreté en France », constatait Benjamin Cavalli, de la direction de l’action sociale de la Croix-Rouge française à l’occasion de la Journée nationale qu’a organisée le mouvement humanitaire fin janvier à Nancy(1). « Sans stigmatiser cette population, on sait bien que ces enfants ne bénéficient pas d’apports nutritionnels adaptés. Les mères allaitent moins et moins longtemps que les autres, par exemple. Durant les premiers mois, carences et problèmes de croissance apparaissent », a poursuivi le chargé de mission. Pour tenter de réduire ces inégalités, la Croix-Rouge française s’est lancée, avec d’autres partenaires, dans un programme de nutrition infantile destiné aux enfants de 0 à 2 ans. Initiée par Martin Hirsch, alors Haut Commissaire aux solidarités actives, cette action est expérimentée dans trois sites, à Nancy, à Nantes et dans le 13e arrondissement de Paris.

Double accompagnement

Les familles bénéficiaires sont identifiées par la Caisse nationale des allocations familiales. Elles reçoivent un double accompagnement : éducatif et financier. D’une part, des chèques leur permettent d’acheter du lait infantile et des denrées dans les circuits de distribution classiques, et, d’autre part, un suivi personnalisé et collectif les sensibilise à l’apprentissage des pratiques alimentaires adaptées aux enfants en bas âge. C’est à ce niveau que la Croix-Rouge intervient au sein des centres sociaux et des services de protection maternelle infantile. « Il ne s’agit pas de mettre en place un énième nouveau dispositif porté par un acteur spécifique, prévient Benjamin Cavalli. De nombreuses actions existent déjà localement, notre but est de travailler avec les acteurs de terrain et de favoriser l’accès des familles à ces offres d’accompagnement. Cela se traduit par le développement d’outils d’information et de sensibilisation spécifiques : comment, par exemple, faire passer le message des cinq fruits et légumes par jour à des populations qui ne maîtrisent pas le français ? Nous avons aussi la possibilité de financer des formations pour les professionnels travaillant, notamment, dans des crèches… » Intégré au PNNS 3 (Programme national nutrition santé) en cours d’élaboration, ce dispositif pourrait être étendu et bénéficier, à terme, à 80 000 enfants chaque année.

1- Colloque national « Fragilité de l’enfant et de l’adolescent dans une société en mutation – Protection et bientraitance », le 27 janvier.

SUR LE TERRAIN

« Notre action doit permettre l’accès de chaque enfant en bas âge à une alimentation diversifiée, équilibrée et de droit commun », Benjamin Cavalli