QUE SERONS-NOUS DEVENUES ?

Tandis que la population infirmière a atteint « un maximum historique » en 2010 en termes absolus comme relatifs (1), deux phénomènes risquent d’accroître le besoin de soignants à l’avenir : le vieillissement de la population, et la probable baisse du nombre de médecins de 10 % dans les dix prochaines années. Dans une étude parue en mai dernier (2), la Drees présente plusieurs scénarios d’évolution d’ici à 2030. Le principal d’entre eux, dit « modèle tendanciel », part du principe que les déterminants et comportements de la profession demeureront identiques à ceux du départ sur la période de projection (2007-2030).

Doublement des Idel

Dans ce cas, en 2030, la France compterait 657 800 infirmiers en activité, soit 37 % de plus qu’en 2006. Leur âge moyen resterait stable (entre 40 et 41 ans), mais la structure par âges de la profession changerait : la part des moins de 30 ans diminuerait (17 % en 2030), celle des plus de 50 ans aussi, jusqu’en 2022, avant de remonter à plus de 23 %. Dans le même temps, les effectifs d’infirmiers libéraux (Idel) devraient doubler, atteignant 116 100 professionnels en 2030. Première projection à proposer une déclinaison régionale, l’étude prévoit une augmentation de la densité infirmière partout, « mais à des rythmes contrastés ». Cependant, « les régions qui étaient les moins bien dotées en personnel infirmier en 2006 relativement à leur population le seraient encore en 2030 ». En revanche, les écarts de densité régionale des Idel, de 1 à 5 en 2006, se réduiraient de 1 à 2 en 2030.