ÉDITORIAL
Blanc à l’intérieur et souvent gris à l’extérieur, l’hôpital se mettrait-il pour de bon au vert ? En tout cas, les choses évoluent un peu. Le développement durable est désormais intégré aux critères de certification des hôpitaux. Lesquels se dotent, pour certains, de services ad hoc. Quant aux colloques sur le sujet, ils fleurissent un peu partout. Et il y en a, des choses à dire. Récemment, un intervenant du CHU de Bordeaux expliquait que la consommation en énergie et en eau de cet établissement équivalait à celle d’une ville de 60 000 habitants
À Schiltigheim (lire p. 6), une maternité s’est attaquée au problème dès le berceau. Un chiffre est donné : 12 500 tonnes de couches souillées jetées chaque année dans le département du Bas-Rhin. Fermez les yeux, comptez 125 baleines bleues… Vous mesurerez l’enjeu ! Pour alléger, à son niveau, cette pile bien encombrante, la maternité a opté pour les couches lavables, choix facilité par le recours à un prestataire extérieur pour le nettoyage et la collecte. Une initiative parmi d’autres, qui montre que les équipes peuvent tout à fait agir en ce domaine. D’autant que l’hôpital est devenu le royaume de l’usage unique. En temps limité, avec les protocoles à respecter et un besoin d’hygiène renforcée, le tri des déchets se trouve souvent escamoté. Et encore, s’il suffisait de jeter moins… L’« éco-infirmier » Philippe Perrin nous rappelle (voir Réflexion, p. 26) que le respect de l’environnement en santé passe aussi par la prévention primaire et l’éducation du public. Pour les infirmières, on se situe, c’est le cas de le dire, en plein rôle propre. Mais curieusement, cette approche ne se développe que timidement dans les Ifsi
1- Congrès national du développement durable en établissement de santé, Le Moniteur hospitalier n° 236, mai 2011.
2- Sur ce point, lire « Développement durable : un enseignement délicat à l’Ifsi », espaceinfirmier.com, 19/05/2011.