FORMATION CONTINUE
POINT DE VUE
Marie Martinelli : Les bons réflexes à adopter sont l’éducation et la prévention. L’éducation aux risques doit être adaptée à l’âge de l’enfant. Les gestes qui sauvent, il faut les maîtriser. Dans notre service, nous faisons de la prévention au cas par cas. Pour les intoxications et les brûlures, l’information se déroule à l’accueil et pendant les soins. Nous évaluons les risques pendant l’interrogatoire sur les antécédents médicaux de l’enfant. Nous disposons d’outils d’information pour les parents : brochures, petits classeurs. Je pense que les accidents domestiques sont un problème de santé publique majeur.
Dr Bogdan Cojocaru : Les bons réflexes résident, notamment, dans la non-accessibilité aux produits ménagers, la protection des fenêtres. L’éducation aux risques est possible en théorie mais, en pratique, est-ce réalisable… ? Il faudrait des outils adaptés et considérer l’école, notamment, comme un lieu de prévention. C’est utopique de croire que le grand public peut maîtriser les gestes qui sauvent : il est préférable de cibler la formation des professionnels de santé. La prévention faite aux urgences est secondaire. C’est l’infirmière d’admission et d’orientation (IA0) qui fait le lien entre l’urgence de la situation de l’enfant et sa vie quotidienne.
Mais l’évaluation des risques demande du temps : la salle d’attente pourrait être le lieu privilégié de diffusion d’informations sur la prévention. J’estime que les accidents domestiques ne sont pas un problème de santé publique majeur car les taux de morbidité et de mortalité sont faibles, mais ils restent un problème important.