Faire recette ou long feu - L'Infirmière Magazine n° 284 du 01/09/2011 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 284 du 01/09/2011

 

ÉDITORIAL

Après la trève estivale, L’Infmag reprend du service et, dans l’actualité, les sujets brûlants rougeoient toujours. On a, ainsi, vu les parlementaires, en juillet, voter en catimini la réforme des services de santé au travail. À cette regrettable discrétion s’ajoute un résultat décevant pour un texte attendu depuis si longtemps (lire p. 8).

Du côté des hôpitaux psychiatriques, la réforme des soins contraints, lancée dans la précipitation, n’échappe pas aux écueils que nous signalions dans notre dernier numéro. Le contrôle par le juge des libertés et de la détention, en particulier, entraîne des situations très variables suivant les lieux, mais souvent difficiles. Nous y reviendrons bientôt.

En attendant, le malade le plus mal en point reste l’Ordre infirmier. À l’heure où nous écrivons, nous ne savons même pas si l’Oni aura échappé au dépôt de bilan quand vous recevrez ce numéro. L’instance, née indépendante, n’est plus maître de son destin, à présent entre les mains de la banque et du ministère (lire p. 7). On peut encore s’attendre à moult péripéties, mais, dans un sens, les choses sont de plus en plus claires : si les infirmières ne sont qu’une minorité à vouloir être représentées par un ordre, il est légitime, en démocratie, qu’il disparaisse. Pour l’instant, avec 13 % seulement de cotisant(e)s, malgré l’obligation légale, le pari ordinal est perdu.

La faute à qui ? À Dominique Le Bœuf ? À son conseil, qui lui a plusieurs fois renouvelé sa confiance, et voté un budget démesuré ? Aux syndicats ? Au ministère ? De toutes parts, des boucs émissaires sont désignés par les uns ou les autres. Explications partielles et partiales, qui oublient l’essentiel : ce sont les infirmières, majeures et vaccinées (quoique…), qui ont fait le choix de si peu cotiser, et n’ont pas souhaité sauver l’ordre. Si elle veut survivre, cette instance devra tout bonnement faire recette, dans tous les sens du terme. Et s’il faut trouver une autre façon de représenter la profession et de promouvoir la qualité des soins, après tout, rien n’interdit d’inventer un modèle plus consensuel. Reste à rendre un peu d’imagination au débat, submergé, pour le moment, sous un flot d’invectives, voire d’injures…