LE GRAND ÉCART

Pourra-t-on un jour élaborer un référentiel de compétences européen pour les formateurs en soins infirmiers ? En présentant leurs résultats, le 28 juin à l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), les rapporteurs du programme européen Leonardo(1) n’ont pu que faire le constat d’une grande hétérogénéité de la formation dans les cinq pays étudiés – la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce et le Portugal.

Référentiels locaux

Ainsi, si toutes les formations disposent d’un référentiel de compétences, il s’agit (sauf en France, dotée d’un unique dispositif national) de référentiels locaux, dont l’impact sur l’organisation effective des études diffère selon les lieux. Idem en ce qui concerne l’évaluation : l’implication des praticiens infirmiers est plus ou moins affirmée, de même que l’importance du TFE. « Ce travail de fin d’études est omniprésent, mais son objectif reste très variable, note Yannick Dubois, formateur belge qui a participé au projet. Dans les pays où la formation est déjà universitaire, dans une filière infirmière bien en place, on va développer de réelles compétences de recherche. Mais là où le processus n’est pas avancé, il s’agit davantage d’aller chercher dans la littérature existante des informations nécessaires à une pratique. »

D’ailleurs, l’universitarisation n’en est pas au même stade dans les différents pays de l’Union. Si l’Espagne et le Portugal ont achevé le processus, en Grèce, deux types de formation coexistent, dont un qui est intégré à l’université. Et, en France, le partenariat engagé depuis 2009 avec l’université permet de prendre une longueur d’avance sur la Bel­gique, où le processus n’est « pas réellement entamé », selon Yannick Dubois.