ANGLAIS
Un nombre croissant (jusqu’à un tiers) des infirmières diplômées exerçant aux états-Unis sont formées à l’étranger (FEN). Elles sont originaires de 74 pays, notamment les Philippines et l’Inde. Au moins 211 agences travaillent à leur recrutement, pour des contrats qui durent, en général, de 18 à 36 mois.
Les établissements de santé qui emploient des FEN bénéficient ainsi d’une solution à court terme pour pallier la pénurie de personnel américain, qui dure depuis la fin des années 1990, ainsi que la réduction à long terme des budgets liés à l’embauche et au maintien des infirmières dans les équipes. On estime qu’un établissement peut économiser jusqu’à 50 000 $ (36 000 €) sur deux ans en employant une FEN plutôt qu’une infirmière américaine.
Les inquiétudes sur le recrutement et l’emploi des FEN portent sur :
– le manque actuel de transparence au sein des sociétés de recrutement ;
– le niveau de compétence culturelle des FEN ;
– les inégalités de salaire (les FEN peuvent gagner jusqu’à 25 % de moins que leurs collègues américaines) ;
– la politique d’immigration dans un contexte plus large ;
– l’impact sur les pays d’origine plus pauvres. En 1997, Nelson Mandela avait demandé au Royaume-Uni de « cesser le pillage » des soignants sud-africains. Le changement de politique qui en a découlé a vu la Grande-Bretagne interdire le recrutement auprès des pays moins développés.
De nombreuses entreprises de recrutement américaines contestent cette politique, mais certaines mettent désormais en place des formations et des bourses d’études dans les pays d’origine.
Entendues au cours de cette étude, les FEN ont également fait part de leurs craintes concernant les pénalités financières : les frais de rupture d’un contrat peuvent atteindre 20 000 $ (14 400 €).