L'infirmière Magazine n° 284 du 01/09/2011

 

SANTÉ AU TRAVAIL

ACTUALITÉ

Des années de gestation pour un texte décevant : la réforme des services de santé au travail officialise une pluridisciplinarité qui existait déjà.

Le 8 juillet dernier, les députés ont fini par adopter la réforme des services de santé au travail (SST), initiée en 2008. Mais le mé­contentement gronde déjà. Son « in­adéquation aux enjeux de la santé au travail  » en est la cause, selon Anne Barrier, présidente du Groupement des infirmières de santé au travail (GIT). Elle n’est « pas à la hauteur des espérances des professionnels qui exer­cent en santé au travail  ». Si la nouvelle loi officialise la pluridisciplinarité en l’inscrivant dans le code du travail, Mme Barrier regrette que le texte « se limite à un cadre général  », d’autant que, sur le terrain, « les missions des professionnels se mettent déjà en place  ». À son goût, le texte « ouvre trop peu de perspectives  ». Un point positif, cependant : selon la loi, la « mission exclusive  » des SST consiste à « éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail  ». « Nos missions vont vers la collectivité des travailleurs et non plus vers le seul salarié », se félicite Florence, infirmière dans une entreprise. « C’est une avancée majeure, car nous allons enfin vers la prévention primaire ! »

Premier pas

Doté du statut de salarié protégé, le médecin du travail se voit confier le rôle de coordonner l’équipe pluridisciplinaire. Côté infirmières, Florence salue les mesures relatives à leur spécialisation : « Aujourd’hui, nous avons une licence professionnelle de santé au travail, on va donc pouvoir grimper dans les postes et les conventions collectives. C’est une reconnaissance lente, certes, mais qui est en bonne voie. »